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DISCUSSIONS - ACTUALITÉS

Cette rubrique ne demande que d'être enrichie par les arnonautes.

Toute nouvelle information sera la bienvenue à l'adresse suivante:

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Vient de paraître :

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Alexandre ou Qu'est-ce que la vérité?

Traduction de l'allemand par Claude Riehl

Notes et postface par Jörg Drews

Éditions Tristram, Auch, 2008


Le prix de la traduction « Eugen-Helmlé »créé par la fondation ME (Industrie métallurgique et électrique) Sarre et la Radiodiffusion Sarroise pour l'année 2006 est attribué à Claude Riehl (à titre posthume).

Hommage par S.Zékian ----- Laudatio von S.Zékian

http://www.sr-online.de/sr2/564/544209.html

 


Grande exposition de la fondation Arno Schmidt de Bargfeld au "Schiller- Nationalmuseum" à Marbach / Neckar sous le titre

"Arno Schmidt - bien sûr"

»Arno Schmidt? – Allerdings!«

du 30 mars au 27 août 2006. Marbach se trouve à 25 km au nord de Stuttgart. Les commissaires de l'exposition sont Susanne Fischer, Friedrich Forssman, Petra Lutz, Bernd Rauschenbach, Jörg W. Gronius, Jan Philipp Reemtsma.

Le très fort écho de la presse souligne une conception muséographique innovatrice et efficace.

Manifestement un évènement à ne pas manquer. En attendant la visite voici le lien vers le site de l’exposition : http://www.arno-schmidt-allerdings.de/


Un nouveau site en ITALIE créé par Domenico Pinto


"La Société des Gens de Lettres" a attribué son "Prix Gérard de Nerval" pour l'année 2005 à Claude Riehl pour l'ensemble de son œuvre à l'occasion de sa traduction On a marché sur la Lande d'Arno Schmidt, publiée par les éditions Tristram.

Claude Riehl


La revue Livraison 5, rhinocéros comme revue d'art contemporain, publie entre autres dans son numéro intitulé "rafaîchir l'écran" / "refreshing the screen", pages 124 à 133 l'article Courbes de mouvements, boustrophédon et balistique narrative chez Arno Schmidt par Claude Riehl. Le numéro est en vente pour 13 euros chez les meilleurs libraires ou chez rhinocéros 18 rue de Stosswihr 67100 Strasbourg.

La revue Il Particolare annonce pour son numéro de mars 2006 un important "cahier Arno Schmidt" dont voici le sommaire :

Présentation
Marjorie Caveribère et Jean-Pierre Cometti

La place où j'écris
Arno Schmidt
traduit de l'allemand par Claude Riehl

L'homme est bizarre, Schmidt surtout
Éric Chevillard

Peut-on découvrir la lune ?
Marjorie Caveribère

De l'optique en littérature
Érik Bullot

Cartographie morte, cartographiez
Stéphane Zékian

Dans un moulin
Pierre Senges

"Pocahontas" ou comment faire l'amour
en Allemagne après 1945

Thomas Keller

Biographie, bibliographie,
note sur les auteurs

Il Particolare 1, rue de Lorraine 13008 Marseille.


Extrait d’une interview donnée récemment par Julián Ríos au site readysteadybook :

At that time I was also publishing in the same series, in Madrid, by Espiral,the first Spanish translations of the German writer Arno Schmidt. After Scenes from the life of a Faun and The Stony Heart (these are the titles of the excellent English translations by John E. Woods) I wanted to publish Kaff auch Mare Crisium, also wonderfully translated into English by Woods under the double title of B/Moondocks. Unfortunately, I was not able to find the suitable translator for a novel that uses a double language to tell its parallel stories on a sort of revolving stage, the first and realistic one played out in a German hamlet in the late 1950s, and the fantastic one on the moon in 1980, twenty years after the first publication of the novel in 1960. Great and demanding writers have usually a magnetic power to attract the most creative translators. That is the case of Arno Schmidt with John E. Woods, in English, and with Claude Riehl in French. Riehl devotes all his energies and talent to his Schmidt translations. On different occasions, since our first meeting in Strasbourg fourteen years ago, I stressed the need for a French translation of Kaff in an invented patois. Sooner said than done, but the result is beyond expectation. This year Claude Riehl obtained the Prix Gérard de Nerval for his lifetime career as a translator, mostly at the service of Schmidt. In a flight from Paris to Mexico last February, the newborn On a marché sur la Lande (Editions Tristram) in my hands, I was the man in the moon that cries for the land.


Comptes rendus et interviews concernant On a marché sur la Lande :

Les Inrockuptibles du 23.02.2005 : Il a marché sur la langue. Paru en 1960 et enfin traduit en France, un roman où deux récits complètement déjantés s’entrecroisent. Par Fabrice Gabriel.

Sud-Ouest du 27.02.2005 : Sur la Lune. Arno Schmidt. Tristram publie le dernier roman, paru en 1960, de l’écrivain unique dans son genre littéraire. Par S. AL.

Transfuge, mars 2005 : Arno Schmidt, On a marché sur la Lande. Ultime roman du génial écrivain allemand , condensé de folie littéraire où se dissolvent les règles de tout langage : au-delà de l’allemand et de ses traductions, « L’Arno-Schmidtien ». Par Charles Ruelle.

Chronic’art, mars 2005 : On a marché sur la Lande. Par Morgan Boedec.

Enville, mars 2005 : Alunissage immédiat. L’écrivain Arno Schmidt est non seulement génial, mais en plus il a décroché la Lune. Par Claro.

Le Matricule des anges, mars 2005 : On a marché sur la Lande. Désarticulant et réarticulant sans cesse la langue pour en exprimer tout le suc et tous les sens, Arno Schmidt est l'inventeur d'une écriture détonante et jubilatoire. De la Lande à la Lune, démonstration. Par Richard Blin.


La Croix du 03.03.2005 : Arno Schmidt, le crépuscule de la langue allemande. Les Éditions Tristram poursuivent l’édition intégrale des œuvres de l’écrivain allemand, mort en 1979. Par Francine de Martinoir.

La Quinzaine littéraire du 1er avril 2005 : Lire Arno Schmidt (On a marché sur la Lande + Roses & Poireau). Par Pierre Pachet.

Topo n°14, avril 2005 : Self made World (suite). Topo ne manque jamais une parution d’Arno Schmidt, auteur méconnu, auteur sidérant, à l’esprit effervescent et allègrement dément. Les éditions Tristram se sont mis en tête de ûblier lres écrits, encore inédits en français, du barfeldois solitaire. Il fallait un interlocuteur de poids pour aller à la rencontre de ces textes talentueusement traduits par Claude Riehl. Pierre Senges, autre auteur du « Self made World », passait par là. Longue interview de Claude Riehl par Pierre Senges.

Topo n°14, avril 2005 : Karl et Herta ont marché sur la Lune. Aperçu du dernier opus schmidtien. Par Céline Minard.

L’Humanité du 07.04.2005 : Écrire dans la mer des Crises. Avec On a marché sur la Lande, les lecteurs français accèdent à une œuvre essentielle et méconnue de la modernité littéraire allemande. Par Alain Nicolas.

Le Midi Libre du 1er avril 2005 : Arno Schmidt à la Maison de Heidelberg. (Annonce de la soirée avec Claude Riehl et Emmanuel Fabre).

La Revue Littéraire, mai 2005 : Arno Schmidt, On a marché sur la Lande. Par Laure Limongi.


Art Press du 06.05.2005 : Arno Schmidt, On a marché sur la Lande. Éditions Tristram. Par Thibaut de Ruyter.

Libération du 12.05.2005 : Bon comme la lune. L’odyssée de l’espèce d’Arno Schmidt, l’Allemand sidérant. Par Jean-Didier Wagneur.

Dernières Nouvelles d’Alsace du 28.05.2005 : De la lande à la lune. Arno Schmidt poursuit sa percée en France avec une nouvelle offensive de Claude Riehl qui engage cette fois-ci le redoutable roman publié en 1960, « On a marché sur la Lade ». Par René Fugler.

Page, juin 2005 : Arno Schmidt, On a marché sur la Lande, traduit de l’allemand par Claude Riehl, TRISTRAM. Par Patrick de Sinety.

Le Monde du 24.06.2005 : De la lande à la Lune. L’odyssée sauvage, burlesque et jouissive d’Arno Schmidt. Immense. Et formidablement traduit. Par Pierre Deshusses.

Topo n°17, juillet 2005 : Arno Schmidt dévoré tout cru et en public par son traducteur. Par Céline Minard.

Télérama du 6 juillet 2005 : L’hurluburlesque. On a marché sur la Lande d’Arno Schmidt. Par Fabienne Pascaud.

Le Temps du 6 août 2005 : Double défi au lecteur. Dans des registres très différents, Arno Schmidt et Thomas Bernard réservent à la langue allemand un traitement particulier. L’un joue avec les sonorités, l’autre avec l’ironie. Par Wilfred Schiltknecht.

Europe, août-septembre 2005 : Arno Schmidt, On a marché sur la Lande. Par Thierry Guinhut.

Tageblatt, Luxembourg : Le retour de l’ermite. La fusée à étages d’Arno Schmidt. Enfin, après avoir marché sur la Lune, on peut découvrir le chef-d’œuvre d’Arno Schmidt, écrivain allemand très proche de Joyce, On a marché sur la Lande. Par Marie-Stéphane Devaud.

Valeurs actuelles du 14 octobre 2005 : On a marché sur la Lande d’Arno Schmidt. Par Alfred Eibel.



Comptes rendus radiophoniques, documents sonores

France Culture, Les Mardis Littéraires du 10 mai 2005 : À propos du dernier livre d’Arno Schmidt « On a marché sur la Lande ». Traduction Claude Riehl - (Ed. Tristram). Avec Claude Riehl (traducteur), Stéphane Zékian, Sylvie Martigny (éditrice aux éditions Tristram), Marianne Alphant. Et à propos de « Roses & Poireau », suivi de « Calculs » d’Arno Schmidt (Maurice Nadeau).

Aligre FM 93.1, Les Jeudis Littéraires du 9 juin 2005 : Philippe Vannini reçoit Claude Riehl de 11h à midi.


"La Société des Gens de Lettres" a attribué son "Prix Gérard de Nerval" pour l'année 2005 à Claude Riehl pour l'ensemble de son œuvre à l'occasion de sa traduction On a marché sur la Lande d'Arno Schmidt, publiée par les éditions Tristram.

Fondée en 1838 par des écrivains célèbres, Honoré de Balzac,
Victor Hugo, Alexandre Dumas, George Sand, la Société des Gens de Lettres a toujours défendu, au cours de l'évolution des techniques de production et de diffusion, le droit moral des écrivains, des auteurs de l'écrit.

Le Prix Gérard de Nerval récompense la traduction d'un ouvrage allemand. Il est jumelé au prix Paul Célan décerné par un jury allemand.

La remise du prix aura lieu le 8 juin 2005 à 19h à l'Hôtel de Massa au 38 Faubourg-Saint-Jacques, Paris 14ème.

Le 9 juin 2005 à partir de 20h30 aura lieu une séance de lecture des oeuvres d'Arno Schmidt par Claude Riehl suivie d'une petite fête aux "FRIGOS", Jardin des Voûtes, chez Joël Feinte, 19 rue des Frigos, Paris 13ème.
Métro : Bibliothèque François Mitterrand.
Tous les arnonautes seront les bienvenus.


La radio parisienne Radio Aligre 93,1 FM accueillera Claude Riehl pour parler d'Arno Schmidt en direct dans l'émission Les Jeudis littéraires de Philippe Vannini, le jeudi 9 juin de 11h à 12h


 

L'émission des Mardis littéraires sur France Culture, le 10 mai 2005,
entre 9h10 et 10h, sera consacrée à On a marché sur la Lande de Arno Schmidt.

Réalisée par Pascale Casanova, l'émission accueillera Claude Riehl, le traducteur, Marianne Alphant, journaliste, Sylvie Martigny, éditrice des éditions Tristram, et Stéphane Zékian, critique de la NRF.

On peut écouter l'émission en direct (live-stream) sur internet et pendant une semaine après la diffusion sur le site de l'émission Les Mardis littéraires.


En ligne : www.chronicart.com à lire dans la revue Chronic'Art une interview de Claude Riehl par Morgan Boëdec à propos de la sortie de
On a marché sur la Lande
de Arno Schmidt
aux éditions Tristram

Lecture-conférence
autour de Arno Schmidt,

On a marché sur la Lande
par Claude Riehl,

mardi le 26 avril à 19h15
à la librairie

Quai des Brumes
120 Grand'Rue
67000 Strasbourg

Important !

Le numéro 3 de La Main de Singe nouvelle série propose un inédit d'Arno Schmidt intitulé Notices explicatives sur On a marché sur la Lande, un texte écrit juste après la rédaction de ce roman et seulement publié après sa mort. Il contient aussi une longue interview de Claude Riehl par Dominique Poncet ainsi que des inédits de Jean-Claude Hémery, le premier traducteur d'Arno Schmidt. Et une foule d'autres choses passionnantes. À ne pas manquer !

On peut en consulter le sommaire complet sur le web ici : http://www.editionscompact.com/revue_maindesinge.php

Vient de paraître :

Arno Schmidt, On a marché sur la Lande. Traduction de l'allemand, notes et postface par Claude Riehl. Éditions Tristram, Auch, 2005. 383 pages; 25 euros. ISBN 2-907681-48-6

Couvertures

Éditions Tristram
BP 110
F-32002 Auch.

Et aussi [email protected]


Parutions récentes en Allemagne

Alice Schmidt, Tagebuch aus dem Jahr 1954. Herausgegeben von Susanne Fischer. Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung im Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main, 2004..

Sommaire :
Jan Philipp Reemtsma : Préface
Abréviations
Alice Schmidt : Journal de l’an 1954
Chronologie pour Le Cœur de pierre
Photographies d’Arno et Alice Schmidt
Susanne Fischer : Postface de l’éditeur
Jan Philipp Reemtsma : Les Étrangers


Après les larges extraits du journal d’Alice Schmidt publiés dans le splendide album sur Paysage lacustre avec Pocahontas, voici la première publication d’une année complète de ce même journal. Nous sommes en 1954 (donc juste après l’excursion au lac du Dümmer en juin 1953) et c’est l’année où le couple entreprend le voyage d’Ahlden et de Berlin, d’où sortira la trame et une foule de matériaux pour le roman Le Cœur de pierre (1956). Un compte rendu plus précis paraîtra ici même ces prochains temps.

Arno Schmidt, KAFF auch Mare Crisium. [Avec une postface de Jan Philipp Reemtsma], Suhrkamp Verlag, Franfurt am Mainz, 2004.

Encore une belle réalisation du maître-typographe Friedrich Forssman, accompagnée d’une postface réjouissante de Jan Philipp Reemtsma, où l’on comprend que On a marché sur la Lande est son livre préféré.

Arno Schmidt, KAFF auch Mare Crisium mit Jan Philipp Reemtsma. Une lecture de KAFF sur 10 CD-audio par Jan Philipp Reemtsma. Avec une interview du lecteur dans le livret d’accompagnement. Hoffmann und Campe Hörbücher, 2004.

Très très impressionnant : JPR donne ici à entendre toute la poésie & la satire de ce roman extraordinaire en s’en tenant au niveau de la parole. Les crocs-en-langue & les cacographies manquent, bien sûr. Mais c’est un parti pris pédagogique qui s’affirme là comme pertinent. Les auditeurs deviendront peut-être des lecteurs. Et les lecteurs feront repasser l’écriture d’Arno Schmidt dans leur tête grâce à cet enregistrement qui témoigne d’une véritable connaissance de l’œuvre

Bilderkacheln. Das Album zu Arno Schmidts Roman >Das steinerne Herz<. Sammlung von Josef Huerkamp, Guido Erol Öztanil, Rainer Hendricks, Wolf-Dieter Krüger. Edition text + kritik, in Richard Boorberg Verlag GmbH & Co KG, München, 2004.

Album qui rassemble une fantastique collection de plans, d’images & de photos d’objets évoquées dans Le Cœur de pierre. Quasiment exhaustif !

Arno Schmidt : Vier mal vier (Quatre fois quatre). Photografien aus Bargfeld. Auswahl und Nachwort von Janos Frecot. Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung im Suhrkamp Verlag. 24 x 30 cm. 120 Vierfarbphotos. Frankfurt am Main, 2003.

On sait qu’Arno Schmit a toujours pratiqué la photo. Dans les années trente et quarante, il s’agissait d’instantanés privés. Dans les années cinquante, essentiellement des notices optiques, des aide-mémoire en noir & blanc pour les lieux où se jouent ses romans. C’est à partir de 1964 que ces travaux changent de statut. Avec l’utilisation d’un appareil réflex bi-objectif alimenté par des films inversibles au format relativement confidentiel de 4 x 4, la pratique de la photographie chez Arno Schmidt se détache de sa fonction d’aide, d’outil utile à l’écriture, pour devenir une pratique artistique autonome.

C’est ce que ce volume s’attache à démontrer à travers un choix de photos (parmi plus de 2500 dias couleurs) par Janos Frecot qui fut le fondateur puis pendant des années le directeur de la " Photographische Sammlung " de la Berlinische Galerie.

Au vu du succès de l’exposition de ces photos qui tourne en ce moment en Allemagne (et qu’on espère bien voir arriver un de ces jours en France !), Bernd Rauschenbach – toujours au mieux de sa forme – prédisait que dans dix ans une jeune personne visitant l’exposition de ce photographe prestigieux lâcherait un « Ah tiens, je ne savais pas qu’il écrivait aussi ! »…

Arno Schmidt, Seelandschaft mit Pocahontas. Mit einem Nachwort von Sibylle Lewitscharoff. Bibliothek Suhrkamp, Frankfurt am Main, 2003.

Après Leviathan et Das steinerne Herz, troisième publication dans la prestigieuse Bibliothek Suhrkamp.

Arno Schmidt, Fragmente. Prosa, Dialoge, Essays, Autobiografisches. Bargfelder Ausgabe, Supplemente, Band I. Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung im Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main, 2003

Sommaire: PROSE Mon oncle Nicolas / Achamoth / Toits / Düsterstrasse 15 / B 541 683 16 / Bruxelles / Brand’s=Haide / La Forêt de Birdo ou Le Royaume du Passage / La Position de tir / Bientôt / Rendre plus compact / Miroirs noirs II / Lilienthal 1801 / Avant-propos à < On a marché sur la Lande > / La Couronne / Légendes bargfeldoises / Extraits de "Cultes sylvestres & champêtres" de Wilhelm Mannhardt / Vaches en demi-deuil. 1ère esquisse / Vaches en demi-deuil. 2ème esquisse / Lessing à Wilsede / Va=&=vient / Le fan de May / L’École des Athées. 1ère esquisse. DIALOGUES Gadir ou : Connais-toi toi-même (version pour la radio) / Cela débuta ainsi / Holberg / Le Livre de Mormon / Tournures utilisables pour le / Sur la critique littéraire / Le Maître d’Ulysse / Les vertus des têtards. ESSAIS La Pochette-surprise d’Arno Schmidt / Préface à la traduction de « Conanchet oder die Beweinte von Wish=Ton=Wish » de James Fenimore Cooper / Il faisait sombre, la Lune brillait de tout son éclat / Six discours et textes pour Eberhard Schlotter / Karl May sans fin ! / Calculs III / Deux projets de prière d’insérer pour Evan Hunter : « Aber wehe dem Einzelnen » / Les Six / Le pauvre Anton Reiser / Manes l’insensé / Deux textes pour le Bläschke=Verlag / Friedrich de la Motte-Fouqué / Karl May / Samuel Christian Pape / Jermak / Notices pour le « Liminaire à Zettels Traum » / < Sur les bibliothèques privées > / < Nos livres > / Gens de presque insultante piété. AUTOBIOGRAPHIQUE Esquisse biographique / Les écrivains de notre temps / Mes livres / Notes pour la défense de < Paysage lacustre avec Pocahontas > / Arno Schmidt / Actes Bargfeld / Matériaux pour une biographie / IMAGES Projet de couverture pour « Brand’s Haide » / Esquisse d’une carte et d’une architecture pour « Brand’s Haide » / Dessin « Assassin dans la forêt » / Projet de couverture pour « Paysage lacustre avec Pocahontas » / Projet de couverture pour « Dya Na Sore »

Passionnant de bout en bout. Une véritable mine pour les chercheurs, pour faire le tri entre légendes & réalités. Ce devrait être l’avant-dernier volume des œuvres complètes, le dernier devant être essentiellement constitué d’enregistrements audios (et pour la télé ? Il y en a deux ou trois dont un sur Kaff, l’autre sur Karl May et un bout de film de l’écrivain marchant sur la Lande). Mais qu’en sera-t-il du Journal tenu épisodiquement par Schmidt lui-même et de la correspondance encore inédite, dont la plus grande est celle avec Wollschläger ? !

Wiederholte Spiegelungen. Elf Aufsätze zum Werk Arno Schmidts. Herausgegeben von Robert Weninger. Edition text + kritik im Richard Booberg Verlag GmbK & Co KG, München, 2003.
Sommaire : Bernd Rauschenbach, Schwager Levy.
Kurt Jauslin, Oberfläche. Über einen ästhetischen Topos Arno Schmidts.
Wolfgang Martynkewicz, DerAutor und seine Gesten. Arno Schmidts poetische Berufung.
Sabine Korya, Lust – am Texte. Von Männern, Büchern und Frauen bei Arno Schmidt.
Doris Plöschberger,  « Der Erzähler im lauschenden Hörerkreis… ». Zur Mimesis von Imagination und personalem Welterleben in frühen Texten Arno Schmidts.
Rudi Schweikert, « Suchen wir Zarzura ! ». Überlegungen zu Arno Schmidts >Wüsten-LGs<.
Axel Dunker, Im Wacholderring oder « Der nächste Fußpfad in Richtung Arkadien ». Arno Schmidts Erzählung « Schwarze Spiegel » als Idylle.
Timm Menke, « …um im Leser >kosmisches Denken< anzuregen. Zur Geschichtsphilosophie in Arno Schmidts « Kaff auch Mare Crisium ».
Friedhelm Rathjen, Smithereens. Zum Nach(t)leben von James Joyce, Robert Burns und Thorne Smith in « Caliban über Setebos ».
Claude Riehl, Vom Penrorama zum Nipporama.
Heinrich Schwier, Wiederholte Spiegelungen. Das Motiv des schwarzen Spiegels in Arno Schmidts « Abend mit Goldrand ».

Un « Mélange » offert au professeur Jörg Drews à l’occasion de son départ à la retraite. Grand connaisseur des avant-gardes du 20ème siècle, Jörg Drews a cette particularité d’être aussi bien un des meilleurs spécialistes de Goethe que l’initiateur & l’animateur des études schmidtiennes. Et un des derniers à avoir éclusé du « Allan Kardec » avec le maître…

Arno Schmidt, Das steinerne Herz. Historischer Roman aus dem Jahre 1954 nach Christi. Mit einem Nachwort von Georg Klein. Bibliothek Suhrkamp, Frankfurt am Main, 2002.

Le Cœur de pierre dans la Bibliothek Suhrkamp avec une plaisante postface de Georg Klein, le redoutable auteur de Libidissi, Barbar Rosa et du tout récent Die Sonne scheint uns, où A.S. clignote partout.


Présentation du texte de Nicole Casanova :

Le Cœur de pierre : à un an près. Récit historique de l’an de grâce 1955.

Quiconque a jamais lu en France de la littérature de langue allemande ces trente dernières années connaît forcément le nom de Nicole Casanova : plus de 90 traductions à son actif & une « Bibliothèque allemande » qu’elle dirigea chez Hachette de 1979 à 1982 avec des découvertes majeures comme Hans-Christopher Buch, Peter Schneider, Herbert Achternbusch, Thomas Brasch, etc.

Nicole Casanova a reçu le Prix Gérard de Nerval 1999 de la Société des Gens de Lettres pour l’ensemble de ses traductions.

Dernières traductions: Automne à Berlin, de Joseph Roth (Vuitton/ La Quinzaine litt.) - Nietzsche, biographie d’une pensée, de Rüdiger Safranski (Actes Sud) - Chute libre à Berlin, de Peter Schneider (Grasset) - Le testament du fils prodigue, de Soma Morgenstern (Liana Levi) - Errance en France, de Soma Morgenstern (Liana Levi) - Christiane et Goethe, une recherche, de Sigrid Damm (Actes Sud).

Éminente & infatigable journaliste aussi, elle a été rédactrice de 1974 à 1989 au « Quotidien de Paris ». À l’heure actuelle, on peut lire ses articles dans « La Quinzaine littéraire ». Deux livres très personnels : La ville qui penche (Gallimard, 1962) et Mes Allemagnes, souvenirs (Hachette, 1987).

Collaboratrice de « Le Monde » et de « Le Monde diplomatique », c’est elle qui fut chargée de rédiger la « nécro » d’Arno Schmidt en 1979, dans laquelle elle mentionnait  Soir bordé d’or. Son article sur Arno Schmidt dans « Art Press » fit date. Cette grande dame des Lettres fut également la seule à écrire un compte rendu de Brand’s Haide.

Voici ce que je lui ai écrit suite à la lecture de son récit :

« L'interpénétration des deux expériences, la vôtre et celle d'Arno Schmidt est encore plus étonnante qu'il n'y paraît. Saviez-vous, par exemple, que notre auteur était un grand connaisseur de la littérature byzantine, et qu'il devait donc forcément avoir lu les livres que vous avez trouvés à Berlin-Est (ce sont des "classiques"). Il a écrit une merveilleuse nouvelle (ou plutôt un petit roman) intitulé Cosmas ou la Montagne du Nord qui se passe dans la campagne au bord de la mer Noire au nord de Byzance au temps de Justinien. Ce texte d'une extrême mélancolie décrit entre autre les persécutions menées par l'Eglise contre les derniers représentants des sciences exactes de l'Antiquité.

En tout cas, si Schmidt vous avait vu marcher avec ces volumes sous les bras dans ces rues dévastées que vous décrivez si bien , je pense qu'il n'aurait pas manqué de vous aborder en tremblant comme une feuille, avec les yeux brillants d'un enfant qui a la fièvre. Comment ? cette jeune femme partage ma passion pour ce coin perdu de l'Histoire ?! Que se serait-il passé alors ?

Dommage, à un an près. Vous voyez, votre récit incite à la rêverie : et si je vous disais qu'à partir de 1954 précisément, une jeune française hante ce qui fut le projet de sa vie, Lilienthal 1801, ou Les Astronomes. Il ne put jamais le réaliser, il ne nous en reste que des documents épars mais cette figure pointe son nez de temps à autre ailleurs et finira par s'incarner dans le personnage d'Ann'Ev' dans Soir bordé d'or, où elle change de nationalité pour devenir luxembourgeoise... »

Claude Riehl

Elle nous livre aujourd’hui un récit très personnel que lui a inspiré sa lecture de la traduction : Le Cœur de pierre : à un an près. Récit de l’an de grâce 1955


À consulter dans notre rubrique <Le Messager de Bargfeld> les références & les résumés de quelques récents comptes rendus et études.


RÉFÉRENCES

Le  répertoire de la bibliothèque d'Arno Schmidt établi par Dieter Gätjen es à présent consultable sur le site de la Fondation (http://www.arno-schmidt-stiftung.de ). Il sera donc disponible pour tous. Cet ouvrage qui avait fait l'objet d'une édition limitée il y a une dizaine d'années faisait cruellement défaut à un grand nombre de lecteurs et de chercheurs.  Merci la Stiftung !

Un autre ouvrage de référence devenu mythique, Register zu Zettels Traum de Dieter Stündel, qui, lui, remonte déjà aux années 70, est à nouveau disponible, et cette fois sur CD-Rom, pour un prix modique à l'adresse suivante : [email protected] . Rappelons que c'est là une "concordance" indispensable pour quiconque s'intéresse d'un peu plus près à cette œuvre qui n'a pas fini de nous étonner.

Ouvrage de référence s’il en est, la Bibliographie d’Arno Schmidt par Karl-Heinz Müther parue chez Aisthesis Verlag à Bielefeld. On peut désormais la consulter, avec ses cinq suppléments d’actualisation, en ligne sur le site de la Société des Lecteurs d’Arno Schmidt, http://www.gasl.org .

Sur le même site on trouvera la "Bibliothèque de référence" de Günter Jürgenmeister qui se propose de scanner toute la bibliothèque d'Arno Schmidt et d'en offrir la version numérique au public. Pour l'heure, on peut y consulter ou télécharger nombre de romans de Fenimore Cooper, de Bulwer Lytton, de Jules Verne et de bien d'autres plus rares comme Clauren par exemple. Précisons que dans la mesure du possible l'édition qu'on nous donne à lire est toujours celle que Schmidt avait sur ses rayonnages. Chapeau !


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Nous venons de découvrir un extrait de Le Cœur de pierre dans le numéro 6 de la revue en ligne chaoïd.

Nous rappelerons à l'amateur de flipper dont un texte figure dans le même numéro, que le Schmidt Arno, du fin fond de sa Lande, avait déjà trouvé le moyen d'afficher le fameux "shoot again"("Ce serait pourtant si simple ! : 2 tambours de cellophane courant parallèlement [...] on se demande vraiment…") et même de ... mais saura-t-il nous répondre ?

http://www.chaoid.com/loader6.html


Arno Schmidt
Brüssel
Die Feuerstellung

Zwei Fragmente
Faksimile der Handschriften mit Transkription
Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung
im Suhrkamp Verlag 2002

PRESENTATION de Claude Riehl

version française

deutscher Text


Une discussion s'est engagée à partir du compte rendu de l'adaptation théâtrale de Miroirs noirs à Bobigny par Claude Riehl (ci-dessous). Elle a lieu en ce moment dans une rubrique sous le titre : Miroirs noirs et la femme-enfant (Cliquez ici). Nous rappelons que les arnonautes peuvent intervenir à tout moment dans ces débats en envoyant leur contribution à une des deux adresses suivantes : [email protected] et [email protected]


 

Miroirs noirs à Bobigny Dessin de Yann Collette (cliquez)

La Lune est si présente dans Miroirs noirs que le lecteur du livre en vient à oublier la nuit. Patrick Sommier nous la restitue dès le début de la pièce. Une nuit noire, les ténèbres vrombissant de l'écho d'une explosion dévastatrice, suivies d'une nuit étoilée dans laquelle s'entend petit à petit un cliquetis mécanique et un doux ronflement de dynamo. La silhouette du dernier homme s'éclaire progressivement à la lueur hésitante de sa lampe de bicyclette, elle effraie parce que surgie du néant puis le " continuer à pédaler " rassure et " la lune laconique " qui " a fiché son masque pointu derrière le genévrier " achève d'éclairer des portions de la scène-paysage. Nous y sommes, surpris de nous y trouver, plongeant dans les caves et les étages des " coquilles vides des maisons " : la bombe à neutrons et les bactéries " ont fait du bon boulot ". Pour ceux qui les connaissent, leur reviennent à l’esprit les superbes gravures dans la " manière noire " d'Ebberhard Schlotter où les images semblent couvertes de suie. Mais ils n'auront même pas le temps de faire le geste dérisoire de souffler cette poussière d'apocalypse dans l'espoir de mieux discerner les objets.

Car une deuxième surprise encore plus déconcertante s’impose au spectateur : le dernier homme sur Terre parle, déclame, soliloque, rit, parodie, se fiche de lui-même, aucun pathos. On le pensait plus lyrique, plus grave, ce dernier homme qui fouille au milieu des squelettes et cherche sa pitance dans les placards des disparus. Son écriture, à ce qu’il semblait, rappelait ces poèmes de la catastrophe à venir & survenue de la Grande Guerre, hurlés par les Georg Heym, August Stramm, Georg Trakl. Le jeu décalé du comédien Yann Collette gomme l’expressivité exagérée, le texte respecté scrupuleusement y gagne en fluidité, ses images explosives servent le discours d’un naufragé qu’on a voulu ici réaliste : sur scène évolue quelqu’un qui a vu personne depuis cinq ans, qui se parle à lui-même, a des accès de rire, joue avec le ridicule de sa situation : il montre une distance étrange par rapport à ses proférations et il semble bien qu’il soit menacé en permanence par la folie – le poète Jakob van Hoddis commence à hanter la langue telle qu’elle s’énonce ici – on a peur pour lui, peur qu'il sombre dans le délire. Ses fanfaronnades en deviennent émouvantes, on a pitié pour lui puis on se dit qu'il n'est sans doute ni meilleur ni pire que les disparus. C'est un cabotin, il est le dernier représentant de "l'expérience homme, la puante". On se rend volontiers à cette interprétation : le pessimiste radical ne peut s'exclure de sa vision pessimiste. Et cela, visiblement, parle au public : le spectateur rit souvent mais de lui-même, c'est-à-dire jaune. Cette vision culmine dans l'incroyable scène de la gare de Hambourg avec ses accumulations de cadavres : l'alignement des livres et le geste à la fois bouleversant de piété mais aussi cruel et ironique des petites croix que le dernier homme dépose derrière chacun d’eux transforment ces livres en autant de tombes. Rien de cynique ici, au contraire : le geste recèle une telle gravité, il est si lourd de sens, qu'il nous empêche de pleurer d'émotion ou tout au moins métamorphose nos larmes bien réelles en larmes de rage. Le metteur en scène nous donne là un noeud à démêler, une sorte d'emblème à déchiffrer. Chacun y trouvera ce qu’il voudra bien y trouver. En tout cas les rapports compliqués d’Arno Schmidt avec le livre, la vie et la non-vie, la mort et la survie, sa vision de l’écriture comme épiphanie sans Dieu et … sans hommes sont peut-être visualisés là pour la première fois.

Le troisième point sur lequel il faut insister est moins une surprise qu'une révélation. Ce travail de théâtre met en effet en évidence le lien très fort qui existe dans le livre entre le monde de l’enfance dont est marqué tout le récit et le jeu de pensées étendu tel que Schmidt le définit dans Calculs II. On sait que Schmidt prétend avoir conçu ce récit à partir d'un jeu de pensées qu'il avait développé dans le camp près de Bruxelles où il était prisonnier de guerre en 1945. En même temps, il réfute la dimension enfantine du jeu de pensées étendu; l'enfant serait tout au plus capable de rêveries. Cette dénégation pour le moins suspecte est battue en brèche par le travail de Sommier et de ses deux comédiens. Dans ce sens, la scène la plus frappante et révélatrice est celle où le dernier homme et Lisa se couchent chacun séparément pour "dormir". Cela dure 30 secondes, le réveil sonne et ils se lèvent : ils jouent à dormir, comme les enfants jouent aussi à papa & maman, ce qu'ils feront du reste par la suite. Et quand arrive le moment de la lecture par Lisa des souvenirs d'enfance du dernier homme, on comprend que sa solitude présente – même si c'est momentanément une "bisolitude" – est l'exacte répétition de celle qu'il a vécue dans son enfance et que tout ce qu'on vient de voir n'est jamais que la projection ou la réalisation d'une vision d'enfance. La terrible coïncidence entre le désir du petit enfant d'échapper au monde des hommes et le jeu de pensées de l'adulte enfermé dans un camp de barbelés saute aux yeux. La solitude absolue de l'enfant et de l'adulte transparaît aussi dans cette scène très belle où l'homme et la femme s'habillent pour l'anniversaire de Lisa : en fait, ils se déguisent, comme des enfants précisément; et bien plus encore, Lisa est transformée en poupée hoffmannienne, elle devient Olimpia, la fille de Spalanzani dans L'Homme au sable, dont on sait qu'elle n'est qu'un automate. Et comme c'est cette poupée qui dit le texte des souvenirs, on est sûr qu’aucun vivant n'aura jamais rien lu du dernier homme lequel, comme on le sait, n'écrit que pour les grands disparus. Solipsisme absolu du Nathanaël post-atomique !

Saluons donc ici cette première adaptation de Miroirs noirs au théâtre. Elle nous émeut et nous donne à réfléchir. A la sortie, on se pose de nouvelles questions et on croit avoir trouvé quelques réponses à d’anciennes. Le récit s’enrichit de jalons inédits où s’incrustent à présent les figures de ces deux comédiens magnifiques, Yann Collette et Marie Cariès. L’un, Robinson burlesque, surgi de la nuit, nous observant avec sa longue-vue, nous, les spectateurs juchés sur la Lune, assène les vérités qui font mal tirées de la " caisse furibarde " de sa remorque-fichier-tableau-noir ; l’autre, la Champignonne littéralement tombée du ciel et restée un instant en suspens dans une extase délicieusement profane, nous ensorcelle et nous fait goûter aux enfers polymorphes de l’enfance : tous deux tissent sur la scène avec intelligence et brio un des plus beaux textes d’Arno Schmidt. Qu’ils en soient remerciés.

Miroirs noirs au MC 93 de Bobigny du 27 novembre au 23 décembre 2001.

Mise en scène : Patrick SOMMIER, Adaptation : Patrick Sommier. Texte paru aux Editions Christian Bourgois. Traduction : Claude Riehl. Décors : Jean-Vincent Puzos et Patrick Sommier. Costumes : Fabienne Varoutsikos. Lumière : Jean Vallet. Assistant à la mise en scène: Michel Leblond.

Avec : Yann Collette, Marie Cariès.

Le spectacle est coproduit par : MC 93 Bobigny, Maison de la Culture d'Amiens, Théâtre des Treize Vents-Montpellier, Théâtre de Nice-Centre Dramatique National-Nice Côte d'Azur, La Rose des Vents-Scène Nationale de Villeneuve d'Ascq.

 


Bargfelder Bote. Materialien zum Werk Arno Schmidts. Lfg.255-256.

Avec l'humour qu'on lui connaît, Jörg Drews nous offre dans les brèves de ce numéro de septembre du Messager de Bargfeld un extrait du texte d'Eugen Helmlé intitulé Dans le train de nuit pour Lyon (Im Nachtzug nach Lyon, écrit à la mémoire de Georges Perec et publié en 1993 chez edition plasma, Berlin). Le célèbre traducteur de Raymond Queneau, de Georges Perec, de Pierre-Albert Birot et de bien d'autres s'est livré dans ce récit à un lipogramme <en e>, au cours duquel un des personnages "récite" le début de Kaff, itou Mare Crisium tout en le présentant comme un extrait de Pocahontas. La citation est bien sûr livrée sans <e>...

Il est aussi question de Kaff dans l'article de Rudi  Schweikert joliment intitulé <<Kaff>>, gifle, cirque, qui ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension de ce titre à bien des égards énigmatique. Sa recherche se tourne vers les Mille et une nuits, le récit du Comte de Caylus pour le Cabinet des Fées, Histoire du griffon, et son adaptation par Wieland. On y apprend entre autres que <Kaf> signifie aussi <gifle> en arabe – ce qui n'étonne guère quand on connaît l'impétuosité de la prose schmidtienne ("caisses furibardes"!) et dépasse peut-être la portée que lui attribue Schweikert qui y voit une allusion aux démêlés de Schmidt avec les éditeurs officiels de Karl May. Le <cirque> du titre de l'article serait une autre acceptation du terme en arabe et désignerait dans une cosmographie mythologique un immense mur de parois rocheuses entourant le monde et habité par les djinns. Cette idée d'<encerclement> se retrouve bel et bien dans nombre de récits d'Arno Schmidt et hante son univers sous la forme de cratères (Kaff), cirques (Enthymésis, mais l'Île Felsenburg en est un aussi), mondes creux, camps de prisonniers et on pourrait même affirmer que sa théorie des <panoramas> formulée dans Zettel's Traum relève de cette même obsession.

Avec sa Balade dans la bibliothèque de Schmidt, Friedhelm Rathjen publie les premiers résultats de son exploration des livres rangés sur les étagères de Bargfeld. L'article nous donne pour ainsi dire les scories de son travail en cours sur les lectures <anglaises> de Schmidt entre 1920 et 1950. Rathjen nous présente donc ici quelques livres en allemand cette fois-ci, dont on sait qu'ils ont été acquis avant 1950 et essaie de retrouver des traces de ces lectures dans l'œuvre. Il ne s'agit pas là des fameux <livres-fétiches> qui apparaissent régulièrement dans les récits mais bien souvent de lectures de hasard dues au fait que Schmidt a reçu comme <jeune auteur> de chez Rowohlt les nouveautés de cet éditeur. Sachant que l'auteur ne s'est pas privé de distribuer (ou de vendre ? F.R. parle de "livres jetés", difficile à croire dans le cas d'un bibliomane notoire !) les nombreuses publications qu'il recevait, Friedhelm Rathjen parie sur le fait que les livres conservés dans sa bibliothèque pourrait recéler <anguille sous roche>. Lecteur héroïque s'il en est, Rathjen se lance dans l'analyse d'ouvrages d'auteurs aussi divers que Richard Katz, Richard A. Bermann, Laurence Housman (Victoria Regina dont on se souvient que le narrateur de Miroirs noirs l'avait offert à Lisa), Baltasar Gracian, James Thurber (cité dans Calculs II), Bernard Kellermann (un auteur qui reste à découvrir en France...avis aux traducteurs !) ainsi qu'une étrange Betty Mac Donald, dont l'ouvrage The Egg and I (!!!) bénéficie de l'attention soutenue de notre chercheur. On ne peut pas dire que Schmidt ait fait flèche de tout bois, comme on aurait pu s'y attendre. Rathjen décèle çà & là quelques <expropriations> dont Schmidt avait le secret, il identifie des passages repiqués tels quels ou transformés et nous voilà tout d'un coup à nouveau plus savants et encore un peu plus ébahis par ce lecteur polymorphe qui s'était donné pour règle de "lire systématiquement le crayon à la main".

Mais, comparé à la cerise sur le gâteau que nous offre – à nous autres, lecteurs français –  Rathjen, ce n'est encore rien. En effet, un des chapitres de son article est consacré au Passe-Muraille de Marcel Aymé ou plus précisément à sa traduction allemande parue chez Rowohlt en 1948 sous le titre Der Mann, der durch die Wand gehen konnte und andere pariserische Scheherazaden. À partir d'une information de Josef Huerkamp (A.S. mit seinem Capriccio <Tina oder über die Unsterblichkeit>) signalant une note dans le Journal d'Alice Schmidt indiquant qu'Arno avait lu pour sa femme à voix haute ce recueil de nouvelles en novembre 1954, F. Rathjen tente de retrouver des traces de cette lecture – et plus spécialement de la nouvelle qui donne son titre au recueil – dans le roman que Schmidt était alors en train d'écrire, à savoir Das steinerne Herz (Cœur de pierre). Il entreprend un parallèle prudent entre ces deux textes et y découvre à bon droit un certain nombre de motifs communs ou similaires. Cela est d'autant plus convaincant que Schmidt ne se prive pas d'un clin d'œil dans Cœur de pierre où le titre français du récit apparaît en toutes lettres à propos d'une jambe féminine sortant de l'arrière-fond de la vitrine d'un marchand de lingerie. Mais la découverte décisive selon Rathjen – et on verra qu'on ne pouvait la faire qu'à partir de la traduction allemande – concerne les dernières lignes du récit. Voici d'abord la traduction allemande : "In gewissen Winternächen geschieht es, dass der Maler Gen Paul sich mit der Gitarre in die hallende Einsamkeit der Rue Norvins hinauswagt, um den armen Gefangenen mit einem Lied zu trösten, und die Klänge, die unter seinen erstarrenden Händen dahinschwinden, dringen wie Silbertropfen des Mondes in das steinerne Herz." On voit que "das steinerne herz" termine dans sa traduction le récit de Marcel Aymé; Rathjen signale encore que le mystérieux "In unserem Wassertropfen" ("Dans notre goutte d'eau") qui inaugure le début dragonesque de Cœur de pierre serait susceptible de trouver ici une explication. Tout cela est fort possible, car Schmidt a toujours éprouvé un plaisir fou à jouer avec ses lecteurs. Le fait que le texte original en français diffère sensiblement de sa traduction allemande n'enlève rien à cette découverte et il se peut que le lecteur français soit du reste plus intéressé par un autre élément qui a échappé à Friedhelm Rathjen. Mais rappelons à présent les dernières lignes de l'original du Passe-Muraille : "Certaines nuits d'hiver, il arrive que le peintre Gen Paul, décrochant sa guitare, s'aventure dans la solitude sonore de la rue Norvins pour consoler d'une chanson le pauvre prisonnier, et les notes, envolées de ses doigts engourdis, pénètrent au cœur de la pierre comme des gouttes de clair de lune." On remarque qu'il ne s'agit pas de "gouttes d'eau" ou de "gouttes d'argent" ("Silbertropfen") et surtout que le pauvre Garou-Garou Dutilleul, loin d'avoir un "cœur de pierre", (puisqu'il "lamente la fin de sa glorieuse carrière et le regret de ses amours trop brèves") est "incorporé" bien vivant "au cœur de la pierre" (im Herz des Steines). Signalons encore une curiosité dans l'onomastique, matière importante, comme on le sait, pour la critique schmidtienne. On l'a vu, le héros du Passe-Muraille s'appelle Dutilleul et s'est donné un surnom à la Fantomas pour signer ses enthousiasmants cambriolages : Garou-Garou. Le nom du bon petit fonctionnaire, collectionneur de timbres et à cheval sur les principes de l'administration, pourrait se traduire en allemand par Lindemann (voir le récit Queues in Vaches en demi-deuil); celui du Passe-Muraille en rupture de ban vient du mot composé <loup-garou> (Werwolf) qui est en fait un pléonasme, les deux termes signifiant à l'origine la même chose : le loup, der Wolf (le Faune vous salue bien...).

Il se peut cependant que pour certains lecteurs français, dont nous voyons pointer d'ici les oreilles de faune, l'intérêt de la découverte de Rathjen réside avant tout dans la figure très réelle du Pierrot lunaire qui vient consoler Garou-Garou : Gen Paul, peintre montmartrois fêtard estropié, buveur invétéré chez lequel se réunissaient Marcel Aymé et tout ce qui comptait sur la Butte à commencer par un certain Louis-Ferdinand Céline qui fit de lui le mauvais génie de Normance, la deuxième partie de Féerie pour une autre fois. Le nain malfaisant juché sur le sommet du Moulin de la Galette qui appelle et guide l'aviation anglaise pour qu'elle déverse ses bombes sur ses anciens amis, c'est lui, Gen Paul. Nous le retrouvons encore dans une autre nouvelle du même recueil de Marcel Aymé, La carte, laquelle, comme le signale Josef Huerkamp, pourrait avoir été une source d'inspiration pour le Tina d'Arno Schmidt. On ne peut que conseiller la relecture de ce texte, non seulement pour y relever les parallèles frappants avec le récit de Tina (bien plus évidents que dans le cas du Passe-Muraille) mais aussi pour y découvrir aux côtés du même Gen Paul, la figure de Céline en personne. Le furibard écrivain français n'y est pas vraiment présenté à son avantage, mais ce fut peut-être ici pour la première fois qu'Arno Schmidt découvrit son nom. Le Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit avaient déjà été traduits en allemand avant-guerre et ces textes ont été repris dans les années cinquante. La question qu'on se pose est bien sûr la suivante : après cette mention furtive, Schmidt a-t-il été voir les livres de ce paria d'un peu plus près (somme toute il aurait déjà pu entendre son nom cité avant-guerre) et puis a-t-il lu d'autres livres de Marcel Aymé, comme par exemple le très subtil pamphlet intitulé Le confort intellectuel paru en 1949 ? On peut légitimement se demander à quoi s'amusent dans nos universités les instituts d'allemand, la recherche germanistique française, sans oublier cette magnifique discipline dans laquelle avait brillé en son temps Robert Minder et qui s'appelle la littérature comparée...




 

La Fondation Arno Schmidt à Bargfeld propose une   exposition intitulée " Schreiben als Handwerk " (c.-à.d. " Écrire : un métier manuel "). Dix vitrines nous montrent les outils du " tailleur de mots & architecte de la prose " qui servirent à la construction de son " selfmade-world ".

On commence par les instruments d’optique dignes d’un pirate traquant les galions espagnols chargés de l’or des Incas : longues-vues de divers formats et jumelles ultra-puissantes capables de transformer le moindre brin d’herbe pris entre les tendres orteils d’une lolita allongée au bord de l’étang de baignade en arbre de dimensions antédiluviennes. Leurs pendants, si l’on peut dire : les appareils photos pour les fichiers visuels, dont l’un muni d’un téléobjectif de paparazzi à la recherche  du scoop du siècle.

Photo Claude Riehl

Une autre vitrine recèle des instruments plus modestes mais destinées à des courses non moins fiévreuves : plusieurs loupes sur pied, à manche, loupes à utiliser à plat et un compte-fils ; l’une d’elle, privée de son rebord en corne, semble avoir traversé plusieurs guerres : notre flibustier des lettres avait-il une loupe pour chaque époque ? On s’étonne après cela de ne pas trouver dans la vitrine suivante le sextant de Long John Silver : le visiteur devra se contenter d’admirer la boussole et les indispensables baro=&=thermomètres et se rappeler entre autres certain passage de Miroirs noirs dans lequel il aura appris à déterminer position et date à l’aide d’une simple montre.

Dès après, et comme de juste sur un Satan-Corsaire de cette classe, on passe au chapitre " charpenterie ". C’est certainement l’objet de plus étonnant de l’exposition, non seulement par sa nature mais aussi et surtout par le nom qu’il porte. Il s’agit d’un " Lesebalken " c.-à.d. d’une " poutre de lecture " ! Cet instrument se présente sous la forme d’un parallélipède en bois d’une trentaine de centimètres de long et d’une hauteur d’à peu près 12 centimètres, destiné à être posé sur la table et à placer le livre sous lequel on le met dans une position oblique facilitant la lecture. L’objet est doté de cette inscription très muséographique : " Lesebalken (benützt von 1971-77) " signé " Arno Schmidt ". On voit que J.B. Lindemann fait preuve ici une fois de plus de ses talents de " dénommeur " ! De la charpenterie on passe tout naturellement à la " menuiserie " (" Malheur à l’homme qui n’a pas regretté au moins 10 fois dans sa vie de ne pas être devenu menuisier ! Ou qui à la vue d’un clou neuf peut se retenir d’imaginer aussitôt le bois appétissant prêt à l’emploi et le petit marteau massif!").

Photo Claude Riehl

Déjà à l’entrée de la grande salle de la Fondation, on avait pu admirer le splendide lutrin qu’Arno Schmidt avait fait réaliser d’après ses propres plans par un menuisier du village, et qui lui servait à manipuler plus rapidement des livres de grand format;  et dans la dernière vitrine on verra aussi un bout du bureau en arc de cercle (ou en part de gâteau !) qu’il s’était fait fabriquer lors de son installation à Bargfeld (bout de bois également doté d’une inscription explicative de la main de Schmidt). Mais entre-temps, d’autres vitrines nous proposent toutes sortes de boîtes, un petit meuble à tiroirs, des " plumiers " et des fichiers bien sûr, assemblés et compartimentés par l’écrivain lui-même avec un savoir-faire qui dépasse le simple bricolage. La boîte de cigares " Weisse Wolke " (voir Caliban sur Setebos) qui servait de fichier provisoire est aussi de la partie, mais ce genre d’objet simplement récupéré tel quel est plutôt rare.

Photo Claude Riehl

Schmidt pratique bien entendu la récupération mais mesure, coupe, réassemble, colle, rajoute des éléments pour transformer ce qui était destiné à la casse ou à la poubelle en instruments neufs et efficaces aptes à organiser et à mettre en forme. Une démarche qui par bien des aspects n’est pas sans rappeler sa pratique littéraire. Chez lui pas de Mont-Blanc ou autres Parker plaqués or, pas de papier filigrané, mais des fiches de divers formats, souvent minuscules, des blocs-notes publicitaires, papiers de récupération, des signets découpés dans des magazines, des crayons effilés propres à éborgner tous les cyclopes de la littérature, des crayons de charpentiers qui ressemblent à ces petits couteaux de jet dont se servent les commandos pour les opérations spéciales, une panoplie de feutres de couleurs et de Stabilos à faire rougir ou jaunir les poètes-prêtres sous leur soutane noire et blanche.

 

Photos Claude Riehl

Après cette débauche de bois et une série de petits instruments de bureau, le visiteur tombe avec stupéfaction sur une vitrine contenant DEUX machines à calculer " Commodore " en compagnie de tables de logarithmes manuscrites. On connaissait déjà cette machine grâce à sa reproduction au début de Julia ou les Peintures, où l’insupportable et boutonneux Nino passe son temps à recalculer les tables officielles, mais qu’Arno Schmidt en ait possédé DEUX ? ! En les voyant alignées ainsi l’une à côté de l’autre à hauteur de chaise, on en vient à se demander avec inquiétude si Schmidt à la fin de sa vie n'en était pas venu au point de calculer DEUX logarithmes à la fois, chaque main agissant indépendamment de l'autre ! Quand on sait qu’au même moment, il s’occupait principalement de H.P. Lovecraft…brrrr !

Heureusement qu’une vieille Orga-Privat, la première machine à écrire que posséda notre bicéphale, nous permet de reprendre pied sur terre en méditant sur le résultat d’une analyse scientifique que vient de publier Suzanne Fischer dans le Bargfelder Bote 253-254 concernant le problème de la datation du tapuscrit de Pharos : l’examen des caractères recoupé avec divers autres éléments indiquerait que, contrairement à ce qu’on avait cru jusqu’à présent, Pharos aurait été écrit sur une Olivetti ou une Invecta entre 1939 et 1943, ce qui remet sur le tapis l’hypothèse de Haguenau et la fameuse déclaration de Georg Düsterhenn dans Caliban sur Setebos…

Photo Claude Riehl

De là on peut passer pour terminer à une vitrine exposant à plat quelques dizaines de fiches de Zettel’s Traum que les lecteurs munis de bons yeux ou de loupes puissantes se feront un plaisir de déchiffrer. Toutes les vitrines sont munies de courts textes explicatifs et surtout de passages de l'œuvre de l'écrivain se rapportant aux divers objets exposés. Une très belle série de dix cartes postales avec des photos de Friedrich Forssman est éditée à cette occasion.
 

Pour visiter l’exposition, on est prié de prendre rendez-vous en écrivant ou en téléphonant à :
Arno Schmidt Stiftung
Unter den Eichen 13
Bargfeld
D-29351 Eldingen
Contact : Bernd Rauschenbach
E-Mail: [email protected]
Telefon : (05148) 920 40
Fax : (05148) 920 41


La commercialisation  de toutes les publications de La Fondation Arno Schmidt va être confiée aux éditions Suhrkamp. On a en effet appris à l'occasion de La Foire du Livre de Francfort que La Fondation se sépare des éditions Haffmans qui assuraient depuis une vingtaine d'années la diffusion des livres d'Arno Schmidt. L'ensemble du catalogue sera donc repris à partir du 1er janvier 2002 par Suhrkamp Vlg. qui compte intégrer plusieurs titres de l'œuvre dans sa fameuse collection <Bibliothek Suhrkamp>.


Le 15, le 16 et le 17 juin, le Bargfelder Bote (Le Messager de Bargfeld) a fêté avec un peu de retard son 250ème numéro. Rappelons que ce périodique qui paraît 6 fois l’an est indispensable à quiconque s’intéresse de près à l’œuvre d’Arno Schmidt. À l’occasion de ces festivités à Bargfeld et d’un intéressant séminaire matinal sur Zettel’s Traum dirigé par Jörg Drews, on a pu apprendre quelques nouvelles réjouissantes quant aux travaux en cours : Friedhelm Rathjen a présenté sa recherche sur les citations anglaises dans la première période de l’œuvre de Schmidt (avant ZT) ainsi que sur les lectures de jeunesse. Heinrich Schwier, l’auteur du livre de commentaires détaillés sur Brand’s Haide, intitulé, Lore, Grete & Schmidt, a évoqué son prochain livre de commentaires sur Miroirs noirs. Doris Plöschberger de l’université de Graz, quant à elle, est en train d’achever sa thèse sur l’esthétique de Zettel’s Traum. Robert Weninger de l’université d’Oxford a encouragé lecteurs & déchiffreurs à envoyer des comptes rendus de publications récentes sur Arno Schmidt à son site internet de l’IRAS. Enfin, on a appris avec joie que Bernd Rauschenbach se lançait enfin dans l’écriture d’une grande biographie d’Arno Schmidt.


La nouvelle la plus incroyable nous vient une fois de plus d’Amérique : John Woods qui a traduit toutes les œuvres de fiction d’Arno Schmidt jusqu’à Kaff pour l’éditeur américain Dalkey Archive et vient de publier sa traduction de Schule der Atheisten (L’École des athées) et un premier volume de dialogues radiophoniques, s’attaque à la traduction en anglais de Zettel’s Traum ! ! ! Il en aurait déjà traduit les deux premiers livres (sur les huit que compte l’ouvrage).

Rappelons ici les références de la traduction anglaise de Die Schule der Atheisten :

Arno Schmidt : The School of Atheists. Translated by John E. Woods. Green Integer (coll. "Masterworks of fiction"), Los Angeles.
ISBN 1-892295-96-2. Broché, 17,7 x 28 cm, 304 p., $16,95.


Non moins stupéfiante, cette annonce des éditions S.Fischer (S.Fischer Verlag, Frankfurt am Main) : une édition « de poche » de ce même Zettel’s Traum pour janvier 2002 ! ! L’appellation « de poche » est trompeuse, ou alors il faudrait déjà avoir des pantalons de clown pour le transporter dans ses fouilles. Il s’agit en fait d’une publication de format 32 x 23 cm sur le papier dont se sert S. Fischer pour sa collection de poche. Publiée à l’occasion du 50ème anniversaire de cette collection, cette édition sera, comme la grande, un fac-similé des 1350 pages du tapuscrit de Schmidt. Prix : 58 Euros ! Comme le tirage sera limité, mieux vaut réserver un exemplaire dès maintenant chez votre libraire. Lire Zettel’s Traum dans sa baignoire…


Lire Arno Schmidt en néerlandais, voici ce que nous propose avec un bel esprit de suite le traducteur et photographe vivant à Paris, Jan H. Mysjkin, aux éditions perdu à Amsterdam. Pour l’heure sont disponibles : Uit het leven van een faun (1996), Brand’s Heide (1997) et Zwarte spiegels (2000), donc la trilogie des Enfants de Nobodaddy. La revue Yang (mai 1994) a publié un dossier Arno Schmidt contenant les traductions en néerlandais de Enthymésis et de Calculs I & II, le tout agrémenté d’une introduction par Jan H. Mysjkin. À noter que les trois volumes chez perdu proposent à chaque fois une intéressante postface du traducteur. Enfin, ce même éditeur  a publié Verhaal op de rug verteld (Histoire racontée sur le dos) sous la forme d’un tract à l’occasion de son déménagement en 1995. Jan H. Mysjkin est en train de traduire Pocahontas et espère pouvoir s’attaquer bientôt à Soir bordé d’or !


Après un grand trou de mémoire qui a duré plus de quinze ans, le pays de Don Quichotte et Sancho Pansa se souvient enfin d’Arno Schmidt. Julian Rios avait fait publier dans les années 70 & 80, trois traductions en espagnol : La Republica de los Sabios (Minotaurio, Buenos Aires,1973), Momentos de la vida de un fauno (Fundamentos, Madrid, 1978) et El corazon de piedra (Fundamentos, Madrid, 1984). Il avait aussi consacré un numéro de sa revue Espiral à notre auteur. Depuis, plus rien. Et voici que vient de paraître, tout frais tout neuf, une traduction en espagnol de Léviathan et Miroirs noirs : A.Schmidt: Leviatán / Espejos Negros. Tradución de Florian von Hoyer y Guillermo Piro; Ediciones Minotauro, Barcelona 2001. ISBN 84- 450-7352-4

Contact Ediciones Minotauro : fax : 0034 93 487 18 49.


Les éditions Comp’Act viennent de publier deux livres en édition bilingue très importants pour quiconque s’intéresse à la genèse des textes d’Arno Schmidt : Poésies complètes d’August Stramm et Phantasus d’Arno Holz, tous deux traduits par René Radrizzani. Rappelons que Radrizzani nous avait déjà, entre autres, donné à lire en français l’immense trilogie de Hans Henny Jahnn, Le Fleuve sans rives (José Corti) et le Théâtre d’August Stramm (Comp’Act).

            er august stramm

               sehr verkürzt hat

               das deutsche Gedicht
 
 

               ihn august stramm

               verkürzt hat

               der erste weltkrieg
 
 

               wir haben da

               etwas länger gehabt

               geschwätzig zu sein

                 Ernst Jandl

 


À lire & à ne pas lire

"Lorenz Oken 1779 - 1851. Ein politischer Naturphilosoph." Hrsg. von
Olaf Breidbach, Hans-Joachim Fliedner und Klaus Ries. Weimar: Verlag Hermann Böhlaus Nachfolger. 278 Seiten.
Douze études et une bibliographie. Arno Schmidt rend un hommage appuyé à l’écrivain et savant Lorenz Oken dans sa nouvelle Queues, in Vaches en demi-deuil.

Ernst Petz: Countdown mit Arno Schmidt (co-starring: Harry Harrison) Mit drei Spurensuchen von Bernd Rauschenbach Assoziatives Gedränge. 2001. 303 Seiten (18,5 x 11,3), broschiert DM 28,00

Roswitha M. Jauk: Längeres Gedankenspiel und Dystopie. Die Mondfiktion in Arno Schmidts Roman "KAFF auch Mare Crisium" Erlangen: Palm & Enke, 2000. 134S., 28,- DM. ISBN 3-7896-0822-X (Erlanger Studien, Band 122. Hg. von Detlev Leistner und Dietmar Peschel-Rentsch.)

Jörg Drews / Doris Plöschberger (Herausgeber): "Des Dichters Aug' in feinem Wahnwitz rollend..." Dokumente und Studien zu "Zettel's Traum" . Bargfelder Bote Sonderlieferung. Sammelband mit 21 Beiträgen. 298 Seiten (21 x 14,8), kartoniert DM 64,00

Michael Manko: Die "Roten Fäden" in Zettel's Traum. 2001. 380 Seiten (21 x 14,8), kartoniert DM 78,00

Josef Huerkamp und Georg Meyer-Thurow: "Die Einsamkeit, die Natur und meine Feder, dies ist mein einziger Genuss" Leben und Werk des Schriftstellers und Universitätsprofessors Christian August Fischer 1771-1829. Nebst einer kritisch kommentierten Bibliographie seiner Schriften. 2001. ca. 400 Seiten (21 x 14,8), kartoniert ca. DM 58,00. (La vie & l’œuvre du cicerone de Schmidt aux enfers de Tina).

La Fondation Arno Schmidt publie un nouveau numéro de "Hefte zur Forschung" :

Maike Bartl, "Ein erloschener Leuchtturm" / Pharos oder von der Macht der Dichter und die "Methodik des Entkommens" in den Juvenilia. 158 S., 30 DM. ISBN 3-923460-09-0. À commander à l'adresse suivante : [email protected]

Arno Schmidt : Miroirs noirs. Trad. : Claude Riehl. Editions Christian Bourgois, 2001. (Réédition de la traduction parue en 1994).

Arno Schmidt : La République des savants. Trad. : Martine Vallette, avec la collaboration de Jean-Claude Hémery. Editions Christian Bourgois, 2001.

(Réédition de la traduction de 1964. Les lecteurs noteront avec joie que dans <Oeuvres du même auteur parues en français> l'éditeur "omet" de signaler Histoires et Vaches en demi-deuil parus chez Tristram le 15 septembre 2000 ...Ce qui amusera moins, c’est que la compo de cette réédition se fiche royalement de la célèbre “instruction aux typographes” que tout le monde peut lire dans Calculs III d’Arno Schmidt, in Roses & Poireau, p.200 : “Les lignes qui inaugurent les mini-chapitres doivent être décalées vers la gauche (de 3 signes au moins!) et en italiques parce qu’elles doivent rendre <l’élan> (pour le saut) des mots soigneusement sélectionnés pour produire le choc initial. La <piqûre> qui précède l’injection.” Ici, ces fameuses lignes sont décalées vers la droite. On espère seulement que l’éditeur de tonton Bill ne poussera pas la bulle avec toutes ces piquouses chouravées.)

Ludvig Holberg : Le Voyage souterrain de Niels Klim. Trad. : Priscille Ducet. Editions José Corti, 2001. 

(La première traduction en français de la traduction danoise, laquelle, paraît-il "fait autorité", de ce livre-fétiche d'Arno Schmidt. Pour avoir une version française de l'original écrit en latin, il faut se reporter à la traduction d'Eléazar de Mauvillon dont la dernière (très belle) édition remonte à 1949 dans la collection <Voyages imaginaires> aux Editions Stock.)

Ludovicus Holbergius, historicus Danorum et poeta, natus anno 1684 in Bergen, obiit in Kopenhagen anno 1754.

D'ailleurs quelqu'un a-t-il jamais fait la relation entre la fin de ce roman et l'épisode comique de Schmidt prêt à accepter la charge de <bedeau> ou autrement dit de devenir le <marguillier> à Sankt Jürgens pour habiter près de Lilienthal ?

Voici un extrait de la traduction de Mauvillon (C'est Niels Klim qui parle après son retour à la surface de la Terre) :

"Pourtant, comme il s'écoula bien du temps sans qu'il y eût de rectorat vacant et comme la misère me talonnait, je résolus d'accepter tout ce qu'on m'offrait. Il arriva fort à propos, quelques jours après, que le marguillier de l'église de Sainte-Croix mourut. Aussitôt, Monseigneur l'Evêque se souvint de moi et me nomma à cette charge qui me paraissait ridicule, à moi qui avais été souverain de tant de puissants Etats, mais comme ce qui vous rend le plus ridicule et extravagant, c'est la pauvreté, et qu'il n'y a pas de sagesse à mépriser l'eau trouble quand on a soif, j'acceptai l'emploi en question et grâce à Dieu, j'y passe doucement ma vie en philosophe." (p.306 de l'édition Stock).

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