DISCUSSIONS - ACTUALIT�S
Cette rubrique ne demande que d'�tre enrichie par les arnonautes.
Toute nouvelle information sera la bienvenue � l'adresse suivante:
Vient de para�tre :
Alexandre ou Qu'est-ce que la v�rit�?
Traduction de l'allemand par Claude Riehl
Notes et postface par J�rg Drews
�ditions Tristram, Auch, 2008
Le prix de la traduction ��Eugen-Helmlé »cr�� par la fondation ME (Industrie m�tallurgique et �lectrique) Sarre et la Radiodiffusion Sarroise pour l'ann�e 2006 est attribu� � Claude Riehl (� titre posthume).
Hommage par S.Z�kian ----- Laudatio von S.Z�kian
http://www.sr-online.de/sr2/564/544209.html
�
Grande exposition de la fondation Arno Schmidt de Bargfeld au "Schiller- Nationalmuseum" � Marbach / Neckar sous le titre
"Arno Schmidt - bien s�r"
�Arno Schmidt? – Allerdings!�
du 30 mars au 27 ao�t 2006. Marbach se trouve � 25 km au nord de Stuttgart. Les commissaires de l'exposition sont Susanne Fischer, Friedrich Forssman, Petra Lutz, Bernd Rauschenbach, J�rg W. Gronius, Jan Philipp Reemtsma.
Le tr�s fort �cho de la presse souligne une conception mus�ographique innovatrice et efficace.
Manifestement un �v�nement � ne pas manquer. En attendant la visite voici le lien vers le site de l’exposition�: http://www.arno-schmidt-allerdings.de/
Un nouveau site en ITALIE cr�� par Domenico Pinto
"La Soci�t� des Gens de Lettres" a attribu� son "Prix G�rard de Nerval" pour l'ann�e 2005 � Claude Riehl pour l'ensemble de son œuvre � l'occasion de sa traduction On a march� sur la Lande d'Arno Schmidt, publi�e par les �ditions Tristram.
La revue Livraison 5, rhinoc�ros comme revue d'art contemporain, publie entre autres dans son num�ro intitul� "rafa�chir l'�cran" / "refreshing the screen", pages 124 � 133 l'article Courbes de mouvements, boustroph�don et balistique narrative chez Arno Schmidt par Claude Riehl. Le num�ro est en vente pour 13 euros chez les meilleurs libraires ou chez rhinoc�ros 18 rue de Stosswihr 67100 Strasbourg.
La revue Il Particolare annonce pour son num�ro de mars 2006 un important "cahier Arno Schmidt" dont voici le sommaire :
Pr�sentation
Marjorie Caverib�re et Jean-Pierre Cometti
La place o� j'�cris
Arno Schmidt
traduit de l'allemand par Claude Riehl
L'homme est bizarre, Schmidt surtout
�ric Chevillard
Peut-on d�couvrir la lune ?
Marjorie Caverib�re
De l'optique en litt�rature
�rik Bullot
Cartographie morte, cartographiez
St�phane Z�kian
Dans un moulin
Pierre Senges
"Pocahontas" ou comment faire l'amour
en Allemagne apr�s 1945
Thomas Keller
Biographie, bibliographie,
note sur les auteurs
Il Particolare 1, rue de Lorraine 13008 Marseille.
Extrait d’une interview donn�e r�cemment par Juli�n R�os au site readysteadybook�:
At that time I was also publishing in the same series, in Madrid, by Espiral,the first Spanish translations of the German writer Arno Schmidt. After Scenes from the life of a Faun and The Stony Heart (these are the titles of the excellent English translations by John E. Woods) I wanted to publish Kaff auch Mare Crisium, also wonderfully translated into English by Woods under the double title of B/Moondocks. Unfortunately, I was not able to find the suitable translator for a novel that uses a double language to tell its parallel stories on a sort of revolving stage, the first and realistic one played out in a German hamlet in the late 1950s, and the fantastic one on the moon in 1980, twenty years after the first publication of the novel in 1960. Great and demanding writers have usually a magnetic power to attract the most creative translators. That is the case of Arno Schmidt with John E. Woods, in English, and with Claude Riehl in French. Riehl devotes all his energies and talent to his Schmidt translations. On different occasions, since our first meeting in Strasbourg fourteen years ago, I stressed the need for a French translation of Kaff in an invented patois. Sooner said than done, but the result is beyond expectation. This year Claude Riehl obtained the Prix G�rard de Nerval for his lifetime career as a translator, mostly at the service of Schmidt. In a flight from Paris to Mexico last February, the newborn On a march� sur la Lande (Editions Tristram) in my hands, I was the man in the moon that cries for the land.
Comptes rendus et interviews concernant On a march� sur la Lande�:
Les Inrockuptibles du 23.02.2005�: Il a march� sur la langue. Paru en 1960 et enfin traduit en France, un roman o� deux r�cits compl�tement d�jant�s s’entrecroisent. Par Fabrice Gabriel.
Sud-Ouest du 27.02.2005�: Sur la Lune. Arno Schmidt. Tristram publie le dernier roman, paru en 1960, de l’�crivain unique dans son genre litt�raire. Par S. AL.
Transfuge, mars 2005�: Arno Schmidt, On a march� sur la Lande. Ultime roman du g�nial �crivain allemand , condens� de folie litt�raire o� se dissolvent les r�gles de tout langage�: au-del� de l’allemand et de ses traductions, ��L’Arno-Schmidtien��. Par Charles Ruelle.
Chronic’art, mars 2005�: On a march� sur la Lande. Par Morgan Boedec.
Enville, mars 2005�: Alunissage imm�diat. L’�crivain Arno Schmidt est non seulement g�nial, mais en plus il a d�croch� la Lune. Par Claro.
Le Matricule des anges, mars 2005�: On a march� sur la Lande. D�sarticulant et r�articulant sans cesse la langue pour en exprimer tout le suc et tous les sens, Arno Schmidt est l'inventeur d'une �criture d�tonante et jubilatoire. De la Lande � la Lune, d�monstration. Par Richard Blin.
La Croix du 03.03.2005�: Arno Schmidt, le cr�puscule de la langue allemande. Les �ditions Tristram poursuivent l’�dition int�grale des œuvres de l’�crivain allemand, mort en 1979. Par Francine de Martinoir.La Quinzaine litt�raire du 1er avril 2005�: Lire Arno Schmidt (On a march� sur la Lande + Roses & Poireau). Par Pierre Pachet.
Topo n�14, avril 2005�: Self made World (suite). Topo ne manque jamais une parution d’Arno Schmidt, auteur m�connu, auteur sid�rant, � l’esprit effervescent et all�grement d�ment. Les �ditions Tristram se sont mis en t�te de �blier lres �crits, encore in�dits en fran�ais, du barfeldois solitaire. Il fallait un interlocuteur de poids pour aller � la rencontre de ces textes talentueusement traduits par Claude Riehl. Pierre Senges, autre auteur du ��Self made World��, passait par l�. Longue interview de Claude Riehl par Pierre Senges.
Topo n�14, avril 2005�: Karl et Herta ont march� sur la Lune. Aper�u du dernier opus schmidtien. Par C�line Minard.
L’Humanit� du 07.04.2005�: �crire dans la mer des Crises. Avec On a march� sur la Lande, les lecteurs fran�ais acc�dent � une œuvre essentielle et m�connue de la modernit� litt�raire allemande. Par Alain Nicolas.
Le Midi Libre du 1er avril 2005�: Arno Schmidt � la Maison de Heidelberg. (Annonce de la soir�e avec Claude Riehl et Emmanuel Fabre).
La Revue Litt�raire, mai 2005�: Arno Schmidt, On a march� sur la Lande. Par Laure Limongi.
Art Press du 06.05.2005�: Arno Schmidt, On a march� sur la Lande. �ditions Tristram. Par Thibaut de Ruyter.Lib�ration du 12.05.2005�: Bon comme la lune. L’odyss�e de l’esp�ce d’Arno Schmidt, l’Allemand sid�rant. Par Jean-Didier Wagneur.
Derni�res Nouvelles d’Alsace du 28.05.2005�: De la lande � la lune. Arno Schmidt poursuit sa perc�e en France avec une nouvelle offensive de Claude Riehl qui engage cette fois-ci le redoutable roman publi� en 1960, ��On a march� sur la Lade��. Par Ren� Fugler.
Page, juin 2005�: Arno Schmidt, On a march� sur la Lande, traduit de l’allemand par Claude Riehl, TRISTRAM. Par Patrick de Sinety.
Le Monde du 24.06.2005�: De la lande � la Lune. L’odyss�e sauvage, burlesque et jouissive d’Arno Schmidt. Immense. Et formidablement traduit. Par Pierre Deshusses.
Topo n�17, juillet 2005�: Arno Schmidt d�vor� tout cru et en public par son traducteur. Par C�line Minard.
T�l�rama du 6 juillet 2005�: L’hurluburlesque. On a march� sur la Lande d’Arno Schmidt. Par Fabienne Pascaud.
Le Temps du 6 ao�t 2005�: Double d�fi au lecteur. Dans des registres tr�s diff�rents, Arno Schmidt et Thomas Bernard r�servent � la langue allemand un traitement particulier. L’un joue avec les sonorit�s, l’autre avec l’ironie. Par Wilfred Schiltknecht.
Europe, ao�t-septembre 2005�: Arno Schmidt, On a march� sur la Lande. Par Thierry Guinhut.
Tageblatt, Luxembourg�: Le retour de l’ermite. La fus�e � �tages d’Arno Schmidt. Enfin, apr�s avoir march� sur la Lune, on peut d�couvrir le chef-d’œuvre d’Arno Schmidt, �crivain allemand tr�s proche de Joyce, On a march� sur la Lande. Par Marie-St�phane Devaud.
Valeurs actuelles du 14 octobre 2005�: On a march� sur la Lande d’Arno Schmidt. Par Alfred Eibel.
Comptes rendus radiophoniques, documents sonoresFrance Culture, Les Mardis Litt�raires du 10 mai 2005�: � propos du dernier livre d’Arno Schmidt ��On a march� sur la Lande��. Traduction Claude Riehl - (Ed. Tristram). Avec Claude Riehl (traducteur), St�phane Z�kian, Sylvie Martigny (�ditrice aux �ditions Tristram), Marianne Alphant. Et � propos de ��Roses & Poireau��, suivi de ��Calculs�� d’Arno Schmidt (Maurice Nadeau).
Aligre FM 93.1, Les Jeudis Litt�raires du 9 juin 2005�: Philippe Vannini re�oit Claude Riehl de 11h � midi.
"La Soci�t� des Gens de Lettres" a attribu� son "Prix G�rard de Nerval" pour l'ann�e 2005 � Claude Riehl pour l'ensemble de son œuvre � l'occasion de sa traduction On a march� sur la Lande d'Arno Schmidt, publi�e par les �ditions Tristram.
Fond�e en 1838 par des �crivains c�l�bres, Honor� de Balzac,
Victor Hugo, Alexandre Dumas, George Sand, la Soci�t� des Gens de Lettres a toujours d�fendu, au cours de l'�volution des techniques de production et de diffusion, le droit moral des �crivains, des auteurs de l'�crit.
Le Prix G�rard de Nerval r�compense la traduction d'un ouvrage allemand. Il est jumel� au prix Paul C�lan d�cern� par un jury allemand.La remise du prix aura lieu le 8 juin 2005 � 19h � l'H�tel de Massa au 38 Faubourg-Saint-Jacques, Paris 14�me.
Le 9 juin 2005 � partir de 20h30�aura lieu une s�ance de lecture des oeuvres d'Arno Schmidt par Claude Riehl suivie d'une petite f�te aux "FRIGOS", Jardin des Vo�tes, chez Jo�l Feinte, 19 rue des Frigos, Paris 13�me.
M�tro :�Biblioth�que Fran�ois Mitterrand.
Tous les arnonautes seront les bienvenus.
La radio parisienne Radio Aligre 93,1 FM�accueillera Claude Riehl pour parler d'Arno Schmidt en direct dans l'�mission Les Jeudis litt�raires de Philippe Vannini, le jeudi 9 juin de 11h � 12h
�
L'�mission des Mardis litt�raires sur France Culture, le 10 mai 2005,
entre 9h10 et 10h, sera consacr�e � On a march� sur la Lande de Arno Schmidt.R�alis�e par Pascale Casanova, l'�mission accueillera Claude Riehl, le traducteur, Marianne Alphant, journaliste, Sylvie Martigny, �ditrice des �ditions Tristram, et St�phane Z�kian, critique de la NRF.
On peut �couter l'�mission en direct (live-stream) sur internet et pendant une semaine apr�s la diffusion�sur le site de l'�mission Les Mardis litt�raires.
En ligne : www.chronicart.com � lire dans la revue Chronic'Art une interview de Claude Riehl par Morgan Bo�dec � propos de la sortie deOn a march� sur la Landede Arno Schmidtaux �ditions Tristram
Lecture-conf�renceautour de Arno Schmidt, On a march� sur la Landepar Claude Riehl,mardi le 26 avril � 19h15� la librairieQuai des Brumes120 Grand'Rue67000 Strasbourg
Important !
Le num�ro 3 de La Main de Singe nouvelle s�rie propose un in�dit d'Arno Schmidt intitul� Notices explicatives sur On a march� sur la Lande, un texte �crit juste apr�s la r�daction de ce roman et seulement publi� apr�s sa mort.�Il contient aussi une longue interview de Claude Riehl par Dominique Poncet ainsi que des in�dits de Jean-Claude H�mery, le premier traducteur d'Arno Schmidt. Et une foule d'autres choses passionnantes. � ne pas manquer !
On peut en consulter le sommaire complet sur le web ici : http://www.editionscompact.com/revue_maindesinge.php
Vient de para�tre :
Arno Schmidt, On a march� sur la Lande. Traduction de l'allemand, notes et postface par Claude Riehl. �ditions Tristram, Auch, 2005. 383 pages; 25 euros. ISBN 2-907681-48-6
�ditions Tristram
BP 110
F-32002 Auch.Et aussi [email protected]
Parutions r�centes en Allemagne
Alice Schmidt, Tagebuch aus dem Jahr 1954. Herausgegeben von Susanne Fischer. Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung im Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main, 2004..
Sommaire�:
Jan Philipp Reemtsma�: Pr�face
Abr�viations
Alice Schmidt�: Journal de l’an 1954
Chronologie pour Le Cœur de pierre
Photographies d’Arno et Alice Schmidt
Susanne Fischer�: Postface de l’�diteur
Jan Philipp Reemtsma�: Les �trangers
Apr�s les larges extraits du journal d’Alice Schmidt publi�s dans le splendide album sur Paysage lacustre avec Pocahontas, voici la premi�re publication d’une ann�e compl�te de ce m�me journal. Nous sommes en 1954 (donc juste apr�s l’excursion au lac du D�mmer en juin 1953) et c’est l’ann�e o� le couple entreprend le voyage d’Ahlden et de Berlin, d’o� sortira la trame et une foule de mat�riaux pour le roman Le Cœur de pierre (1956). Un compte rendu plus pr�cis para�tra ici m�me ces prochains temps.Arno Schmidt, KAFF auch Mare Crisium. [Avec une postface de Jan Philipp Reemtsma], Suhrkamp Verlag, Franfurt am Mainz, 2004.
Encore une belle r�alisation du ma�tre-typographe Friedrich Forssman, accompagn�e d’une postface r�jouissante de Jan Philipp Reemtsma, o� l’on comprend que On a march� sur la Lande est son livre pr�f�r�.
Arno Schmidt, KAFF auch Mare Crisium mit Jan Philipp Reemtsma. Une lecture de KAFF sur 10 CD-audio par Jan Philipp Reemtsma. Avec une interview du lecteur dans le livret d’accompagnement. Hoffmann und Campe H�rb�cher, 2004.
Tr�s tr�s impressionnant�: JPR donne ici � entendre toute la po�sie & la satire de ce roman extraordinaire en s’en tenant au niveau de la parole. Les crocs-en-langue & les cacographies manquent, bien s�r. Mais c’est un parti pris p�dagogique qui s’affirme l� comme pertinent. Les auditeurs deviendront peut-�tre des lecteurs. Et les lecteurs feront repasser l’�criture d’Arno Schmidt dans leur t�te gr�ce � cet enregistrement qui t�moigne d’une v�ritable connaissance de l’œuvre
Bilderkacheln. Das Album zu Arno Schmidts Roman >Das steinerne Herz<. Sammlung von Josef Huerkamp, Guido Erol �ztanil, Rainer Hendricks, Wolf-Dieter Kr�ger. Edition text + kritik, in Richard Boorberg Verlag GmbH & Co KG, M�nchen, 2004.
Album qui rassemble une fantastique collection de plans, d’images & de photos d’objets �voqu�es dans Le Cœur de pierre. Quasiment exhaustif�!
Arno Schmidt : Vier mal vier (Quatre fois quatre). Photografien aus Bargfeld. Auswahl und Nachwort von Janos Frecot. Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung im Suhrkamp Verlag. 24 x 30 cm. 120 Vierfarbphotos. Frankfurt am Main, 2003.
On sait qu’Arno Schmit a toujours pratiqu� la photo. Dans les ann�es trente et quarante, il s’agissait d’instantan�s priv�s. Dans les ann�es cinquante, essentiellement des notices optiques, des aide-m�moire en noir & blanc pour les lieux o� se jouent ses romans. C’est � partir de 1964 que ces travaux changent de statut. Avec l’utilisation d’un appareil r�flex bi-objectif aliment� par des films inversibles au format relativement confidentiel de 4 x 4, la pratique de la photographie chez Arno Schmidt se d�tache de sa fonction d’aide, d’outil utile � l’�criture, pour devenir une pratique artistique autonome.
C’est ce que ce volume s’attache � d�montrer � travers un choix de photos (parmi plus de 2500 dias couleurs) par Janos Frecot qui fut le fondateur puis pendant des ann�es le directeur de la "�Photographische Sammlung�" de la Berlinische Galerie.
Au vu du succ�s de l’exposition de ces photos qui tourne en ce moment en Allemagne (et qu’on esp�re bien voir arriver un de ces jours en France�!), Bernd Rauschenbach – toujours au mieux de sa forme – pr�disait que dans dix ans une jeune personne visitant l’exposition de ce photographe prestigieux l�cherait un ��Ah tiens, je ne savais pas qu’il �crivait aussi�!��…
Arno Schmidt, Seelandschaft mit Pocahontas. Mit einem Nachwort von Sibylle Lewitscharoff. Bibliothek Suhrkamp, Frankfurt am Main, 2003.
Apr�s Leviathan et Das steinerne Herz, troisi�me publication dans la prestigieuse Bibliothek Suhrkamp.
Arno Schmidt, Fragmente. Prosa, Dialoge, Essays, Autobiografisches. Bargfelder Ausgabe, Supplemente, Band I. Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung im Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main, 2003
Sommaire: PROSE Mon oncle Nicolas / Achamoth / Toits / D�sterstrasse 15 / B 541 683 16 / Bruxelles / Brand’s=Haide / La For�t de Birdo ou Le Royaume du Passage / La Position de tir / Bient�t / Rendre plus compact / Miroirs noirs II / Lilienthal 1801 / Avant-propos � < On a march� sur la Lande > / La Couronne / L�gendes bargfeldoises / Extraits de "Cultes sylvestres & champ�tres" de Wilhelm Mannhardt / Vaches en demi-deuil. 1�re esquisse / Vaches en demi-deuil. 2�me esquisse / Lessing � Wilsede / Va=&=vient / Le fan de May / L’�cole des Ath�es. 1�re esquisse. DIALOGUES Gadir ou�: Connais-toi toi-m�me (version pour la radio) / Cela d�buta ainsi / Holberg / Le Livre de Mormon / Tournures utilisables pour le
/ Sur la critique litt�raire / Le Ma�tre d’Ulysse / Les vertus des t�tards. ESSAIS La Pochette-surprise d’Arno Schmidt / Pr�face � la traduction de ��Conanchet oder die Beweinte von Wish=Ton=Wish�� de James Fenimore Cooper / Il faisait sombre, la Lune brillait de tout son �clat / Six discours et textes pour Eberhard Schlotter / Karl May sans fin�! / Calculs III / Deux projets de pri�re d’ins�rer pour Evan Hunter�: ��Aber wehe dem Einzelnen�� / Les Six / Le pauvre Anton Reiser / Manes l’insens� / Deux textes pour le Bl�schke=Verlag / Friedrich de la Motte-Fouqu� / Karl May / Samuel Christian Pape / Jermak / Notices pour le ��Liminaire � Zettels Traum�� / <�Sur les biblioth�ques priv�es >�/ < Nos livres > / Gens de presque insultante pi�t�. AUTOBIOGRAPHIQUE Esquisse biographique / Les �crivains de notre temps / Mes livres / Notes pour la d�fense de < Paysage lacustre avec Pocahontas > / Arno Schmidt / Actes Bargfeld / Mat�riaux pour une biographie / IMAGES Projet de couverture pour ��Brand’s Haide�� / Esquisse d’une carte et d’une architecture pour ��Brand’s Haide�� / Dessin ��Assassin dans la for�t�� / Projet de couverture pour ��Paysage lacustre avec Pocahontas�� / Projet de couverture pour ��Dya Na Sore�� Passionnant de bout en bout. Une v�ritable mine pour les chercheurs, pour faire le tri entre l�gendes & r�alit�s. Ce devrait �tre l’avant-dernier volume des œuvres compl�tes, le dernier devant �tre essentiellement constitu� d’enregistrements audios (et pour la t�l�? Il y en a deux ou trois dont un sur Kaff, l’autre sur Karl May et un bout de film de l’�crivain marchant sur la Lande). Mais qu’en sera-t-il du Journal tenu �pisodiquement par Schmidt lui-m�me et de la correspondance encore in�dite, dont la plus grande est celle avec Wollschl�ger�?�!
Wiederholte Spiegelungen. Elf Aufs�tze zum Werk Arno Schmidts. Herausgegeben von Robert Weninger. Edition text + kritik im Richard Booberg Verlag GmbK & Co KG, M�nchen, 2003.
Sommaire�: Bernd Rauschenbach, Schwager Levy.
Kurt Jauslin, Oberfl�che. �ber einen �sthetischen Topos Arno Schmidts.
Wolfgang Martynkewicz, DerAutor und seine Gesten. Arno Schmidts poetische Berufung.
Sabine Korya, Lust – am Texte. Von M�nnern, B�chern und Frauen bei Arno Schmidt.
Doris Pl�schberger, ���Der Erz�hler im lauschenden H�rerkreis…��. Zur Mimesis von Imagination und personalem Welterleben in fr�hen Texten Arno Schmidts.
Rudi Schweikert, ��Suchen wir Zarzura�!��. �berlegungen zu Arno Schmidts >W�sten-LGs<.
Axel Dunker, Im Wacholderring oder ��Der n�chste Fu�pfad in Richtung Arkadien��. Arno Schmidts Erz�hlung ��Schwarze Spiegel�� als Idylle.
Timm Menke, ��…um im Leser >kosmisches Denken< anzuregen. Zur Geschichtsphilosophie in Arno Schmidts ��Kaff auch Mare Crisium��.
Friedhelm Rathjen, Smithereens. Zum Nach(t)leben von James Joyce, Robert Burns und Thorne Smith in ��Caliban �ber Setebos��.
Claude Riehl, Vom Penrorama zum Nipporama.
Heinrich Schwier, Wiederholte Spiegelungen. Das Motiv des schwarzen Spiegels in Arno Schmidts ��Abend mit Goldrand��.Un ��M�lange�� offert au professeur J�rg Drews � l’occasion de son d�part � la retraite. Grand connaisseur des avant-gardes du 20�me si�cle, J�rg Drews a cette particularit� d’�tre aussi bien un des meilleurs sp�cialistes de Goethe que l’initiateur & l’animateur des �tudes schmidtiennes. Et un des derniers � avoir �clus� du ��Allan Kardec�� avec le ma�tre…
Arno Schmidt, Das steinerne Herz. Historischer Roman aus dem Jahre 1954 nach Christi. Mit einem Nachwort von Georg Klein. Bibliothek Suhrkamp, Frankfurt am Main, 2002.
Le Cœur de pierre dans la Bibliothek Suhrkamp avec une plaisante postface de Georg Klein, le redoutable auteur de Libidissi, Barbar Rosa et du tout r�cent Die Sonne scheint uns, o� A.S. clignote partout.
Pr�sentation du texte de Nicole Casanova�:
Le Cœur de pierre�: � un an pr�s. R�cit historique de l’an de gr�ce 1955.
Quiconque a jamais lu en France de la litt�rature de langue allemande ces trente derni�res ann�es conna�t forc�ment le nom de Nicole Casanova�: plus de 90 traductions � son actif & une ��Biblioth�que allemande�� qu’elle dirigea chez Hachette de 1979 � 1982 avec des d�couvertes majeures comme Hans-Christopher Buch, Peter Schneider, Herbert Achternbusch, Thomas Brasch, etc.
Nicole Casanova a re�u le Prix G�rard de Nerval 1999 de la Soci�t� des Gens de Lettres pour l’ensemble de ses traductions.
Derni�res traductions: Automne � Berlin, de Joseph Roth (Vuitton/ La Quinzaine litt.) - Nietzsche, biographie d’une pens�e, de R�diger Safranski (Actes Sud) - Chute libre � Berlin, de Peter Schneider (Grasset) - Le testament du fils prodigue, de Soma Morgenstern (Liana Levi) - Errance en France, de Soma Morgenstern (Liana Levi) - Christiane et Goethe, une recherche, de Sigrid Damm (Actes Sud).
�minente & infatigable journaliste aussi, elle a �t� r�dactrice de 1974 � 1989 au ��Quotidien de Paris��. � l’heure actuelle, on peut lire ses articles dans ��La Quinzaine litt�raire��. Deux livres tr�s personnels�: La ville qui penche (Gallimard, 1962) et Mes Allemagnes, souvenirs (Hachette, 1987).
Collaboratrice de ��Le Monde�� et de ��Le Monde diplomatique��, c’est elle qui fut charg�e de r�diger la ��n�cro�� d’Arno Schmidt en 1979, dans laquelle elle mentionnait �Soir bord� d’or. Son article sur Arno Schmidt dans ��Art Press�� fit date. Cette grande dame des Lettres fut �galement la seule � �crire un compte rendu de Brand’s Haide.
Voici ce que je lui ai �crit suite � la lecture de son r�cit�:
��L'interp�n�tration des deux exp�riences, la v�tre et celle d'Arno Schmidt est encore plus �tonnante qu'il n'y para�t. Saviez-vous, par exemple, que notre auteur �tait un grand connaisseur de la litt�rature byzantine, et qu'il devait donc forc�ment avoir lu les livres que vous avez trouv�s � Berlin-Est (ce sont des "classiques"). Il a �crit une merveilleuse nouvelle (ou plut�t un petit roman) intitul� Cosmas ou la Montagne du Nord qui se passe dans la campagne au bord de la mer Noire au nord de Byzance au temps de Justinien. Ce texte d'une extr�me m�lancolie d�crit entre autre les pers�cutions men�es par l'Eglise contre les derniers repr�sentants des sciences exactes de l'Antiquit�.
En tout cas, si Schmidt vous avait vu marcher avec ces volumes sous les bras dans ces rues d�vast�es que vous d�crivez si bien , je pense qu'il n'aurait pas manqu� de vous aborder en tremblant comme une feuille, avec les yeux brillants d'un enfant qui a la fi�vre. Comment ? cette jeune femme partage ma passion pour ce coin perdu de l'Histoire ?! Que se serait-il pass� alors ?
Dommage, � un an pr�s. Vous voyez, votre r�cit incite � la r�verie : et si je vous disais qu'� partir de 1954 pr�cis�ment, une jeune fran�aise hante ce qui fut le projet de sa vie, Lilienthal 1801, ou Les Astronomes. Il ne put jamais le r�aliser, il ne nous en reste que des documents �pars mais cette figure pointe son nez de temps � autre ailleurs et finira par s'incarner dans le personnage d'Ann'Ev' dans Soir bord� d'or, o� elle change de nationalit� pour devenir luxembourgeoise...��
Claude Riehl
Elle nous livre aujourd’hui un r�cit tr�s personnel que lui a inspir� sa lecture de la traduction : Le Cœur de pierre : � un an pr�s. R�cit de l’an de gr�ce 1955
� consulter dans notre rubrique <Le Messager de Bargfeld> les r�f�rences & les r�sum�s de quelques r�cents comptes rendus et �tudes.
R�F�RENCES
Le� r�pertoire de la biblioth�que d'Arno Schmidt �tabli par Dieter G�tjen es � pr�sent consultable sur le site de la Fondation (http://www.arno-schmidt-stiftung.de ). Il sera donc disponible pour tous. Cet ouvrage qui avait fait l'objet d'une �dition limit�e il y a une dizaine d'ann�es faisait cruellement d�faut � un grand nombre de lecteurs et de chercheurs.� Merci la Stiftung !
Un autre ouvrage de r�f�rence devenu mythique, Register zu Zettels Traum de Dieter St�ndel, qui, lui, remonte d�j� aux ann�es 70, est � nouveau disponible, et cette fois sur CD-Rom, pour un prix modique � l'adresse suivante : [email protected] . Rappelons que c'est l� une "concordance" indispensable pour quiconque s'int�resse d'un peu plus pr�s � cette œuvre qui n'a pas fini de nous �tonner.
Ouvrage de r�f�rence s’il en est, la Bibliographie d’Arno Schmidt par Karl-Heinz M�ther parue chez Aisthesis Verlag � Bielefeld. On peut d�sormais la consulter, avec ses cinq suppl�ments d’actualisation, en ligne sur le site de la Soci�t� des Lecteurs d’Arno Schmidt, http://www.gasl.org .
Sur le m�me site on trouvera la "Biblioth�que de r�f�rence" de G�nter J�rgenmeister qui se propose de scanner toute la biblioth�que d'Arno Schmidt et d'en offrir la version num�rique au public. Pour l'heure, on peut y consulter ou t�l�charger nombre de romans de Fenimore Cooper, de Bulwer Lytton, de Jules Verne et de bien d'autres plus rares comme Clauren par exemple. Pr�cisons que dans la mesure du possible l'�dition qu'on nous donne � lire est toujours celle que Schmidt avait sur ses rayonnages. Chapeau !
--------------------------------------------------------------------------------Nous venons de d�couvrir un extrait de Le Cœur de pierre dans le num�ro 6 de la revue en ligne chao�d.
Nous rappelerons � l'amateur de flipper dont un texte figure dans le m�me num�ro, que le Schmidt Arno, du fin fond de sa Lande, avait d�j� trouv� le moyen d'afficher le fameux "shoot again"("Ce serait pourtant si simple ! : 2 tambours de cellophane courant parall�lement [...] on se demande vraiment…") et m�me de ... mais saura-t-il nous r�pondre ?
http://www.chaoid.com/loader6.html
Arno Schmidt
Br�ssel
Die Feuerstellung
Zwei Fragmente
Faksimile der Handschriften mit Transkription
Eine Edition der Arno Schmidt Stiftung
im Suhrkamp Verlag 2002
PRESENTATION de Claude Riehl
Une discussion s'est engag�e � partir du compte rendu de l'adaptation th��trale de Miroirs noirs � Bobigny par Claude Riehl (ci-dessous). Elle a lieu en ce moment dans une rubrique sous le titre : Miroirs noirs et la femme-enfant (Cliquez ici). Nous rappelons que les arnonautes peuvent intervenir � tout moment dans ces d�bats en envoyant leur contribution � une des deux adresses suivantes : [email protected] et [email protected]
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Miroirs noirs � Bobigny
Dessin de Yann Collette (cliquez)
La Lune est si pr�sente dans Miroirs noirs que le lecteur du livre en vient � oublier la nuit. Patrick Sommier nous la restitue d�s le d�but de la pi�ce. Une nuit noire, les t�n�bres vrombissant de l'�cho d'une explosion d�vastatrice, suivies d'une nuit �toil�e dans laquelle s'entend petit � petit un cliquetis m�canique et un doux ronflement de dynamo. La silhouette du dernier homme s'�claire progressivement � la lueur h�sitante de sa lampe de bicyclette, elle effraie parce que surgie du n�ant puis le "�continuer � p�daler�" rassure et "�la lune laconique�" qui "�a fich� son masque pointu derri�re le gen�vrier�" ach�ve d'�clairer des portions de la sc�ne-paysage. Nous y sommes, surpris de nous y trouver, plongeant dans les caves et les �tages des "�coquilles vides des maisons�"�: la bombe � neutrons et les bact�ries "�ont fait du bon boulot�". Pour ceux qui les connaissent, leur reviennent � l’esprit les superbes gravures dans la "�mani�re noire�" d'Ebberhard Schlotter o� les images semblent couvertes de suie. Mais ils n'auront m�me pas le temps de faire le geste d�risoire de souffler cette poussi�re d'apocalypse dans l'espoir de mieux discerner les objets.
Car une deuxi�me surprise encore plus d�concertante s’impose au spectateur�: le dernier homme sur Terre parle, d�clame, soliloque, rit, parodie, se fiche de lui-m�me, aucun pathos. On le pensait plus lyrique, plus grave, ce dernier homme qui fouille au milieu des squelettes et cherche sa pitance dans les placards des disparus. Son �criture, � ce qu’il semblait, rappelait ces po�mes de la catastrophe � venir & survenue de la Grande Guerre, hurl�s par les Georg Heym, August Stramm, Georg Trakl. Le jeu d�cal� du com�dien Yann Collette gomme l’expressivit� exag�r�e, le texte respect� scrupuleusement y gagne en fluidit�, ses images explosives servent le discours d’un naufrag� qu’on a voulu ici r�aliste�: sur sc�ne �volue quelqu’un qui a vu personne depuis cinq ans, qui se parle � lui-m�me, a des acc�s de rire, joue avec le ridicule de sa situation : il montre une distance �trange par rapport � ses prof�rations et il semble bien qu’il soit menac� en permanence par la folie – le po�te Jakob van Hoddis commence � hanter la langue telle qu’elle s’�nonce ici – on a peur pour lui, peur qu'il sombre dans le d�lire. Ses fanfaronnades en deviennent �mouvantes, on a piti� pour lui puis on se dit qu'il n'est sans doute ni meilleur ni pire que les disparus. C'est un cabotin, il est le dernier repr�sentant de "l'exp�rience homme, la puante". On se rend volontiers � cette interpr�tation : le pessimiste radical ne peut s'exclure de sa vision pessimiste. Et cela, visiblement, parle au public : le spectateur rit souvent mais de lui-m�me, c'est-�-dire jaune. Cette vision culmine dans l'incroyable sc�ne de la gare de Hambourg avec ses accumulations de cadavres : l'alignement des livres et le geste � la fois bouleversant de pi�t� mais aussi cruel et ironique des petites croix que le dernier homme d�pose derri�re chacun d’eux transforment ces livres en autant de tombes. Rien de cynique ici, au contraire : le geste rec�le une telle gravit�, il est si lourd de sens, qu'il nous emp�che de pleurer d'�motion ou tout au moins m�tamorphose nos larmes bien r�elles en larmes de rage. Le metteur en sc�ne nous donne l� un noeud � d�m�ler, une sorte d'embl�me � d�chiffrer. Chacun y trouvera ce qu’il voudra bien y trouver. En tout cas les rapports compliqu�s d’Arno Schmidt avec le livre, la vie et la non-vie, la mort et la survie, sa vision de l’�criture comme �piphanie sans Dieu et�… sans hommes sont peut-�tre visualis�s l� pour la premi�re fois.
Le troisi�me point sur lequel il faut insister est moins une surprise qu'une r�v�lation. Ce travail de th��tre met en effet en �vidence le lien tr�s fort qui existe dans le livre entre le monde de l’enfance dont est marqu� tout le r�cit et le jeu de pens�es �tendu tel que Schmidt le d�finit dans Calculs II. On sait que Schmidt pr�tend avoir con�u ce r�cit � partir d'un jeu de pens�es qu'il avait d�velopp� dans le camp pr�s de Bruxelles o� il �tait prisonnier de guerre en 1945. En m�me temps, il r�fute la dimension enfantine du jeu de pens�es �tendu; l'enfant serait tout au plus capable de r�veries. Cette d�n�gation pour le moins suspecte est battue en br�che par le travail de Sommier et de ses deux com�diens. Dans ce sens, la sc�ne la plus frappante et r�v�latrice est celle o� le dernier homme et Lisa se couchent chacun s�par�ment pour "dormir". Cela dure 30 secondes, le r�veil sonne et ils se l�vent : ils jouent � dormir, comme les enfants jouent aussi � papa & maman, ce qu'ils feront du reste par la suite. Et quand arrive le moment de la lecture par Lisa des souvenirs d'enfance du dernier homme, on comprend que sa solitude pr�sente – m�me si c'est momentan�ment une "bisolitude" – est l'exacte r�p�tition de celle qu'il a v�cue dans son enfance et que tout ce qu'on vient de voir n'est jamais que la projection ou la r�alisation d'une vision d'enfance. La terrible co�ncidence entre le d�sir du petit enfant d'�chapper au monde des hommes et le jeu de pens�es de l'adulte enferm� dans un camp de barbel�s saute aux yeux. La solitude absolue de l'enfant et de l'adulte transpara�t aussi dans cette sc�ne tr�s belle o� l'homme et la femme s'habillent pour l'anniversaire de Lisa : en fait, ils se d�guisent, comme des enfants pr�cis�ment; et bien plus encore, Lisa est transform�e en poup�e hoffmannienne, elle devient Olimpia, la fille de Spalanzani dans L'Homme au sable, dont on sait qu'elle n'est qu'un automate. Et comme c'est cette poup�e qui dit le texte des souvenirs, on est s�r qu’aucun vivant n'aura jamais rien lu du dernier homme lequel, comme on le sait, n'�crit que pour les grands disparus. Solipsisme absolu du Nathana�l post-atomique !
Saluons donc ici cette premi�re adaptation de Miroirs noirs au th��tre. Elle nous �meut et nous donne � r�fl�chir. A la sortie, on se pose de nouvelles questions et on croit avoir trouv� quelques r�ponses � d’anciennes. Le r�cit s’enrichit de jalons in�dits o� s’incrustent � pr�sent les figures de ces deux com�diens magnifiques, Yann Collette et Marie Cari�s. L’un, Robinson burlesque, surgi de la nuit, nous observant avec sa longue-vue, nous, les spectateurs juch�s sur la Lune, ass�ne les v�rit�s qui font mal tir�es de la "�caisse furibarde�" de sa remorque-fichier-tableau-noir�; l’autre, la Champignonne litt�ralement tomb�e du ciel et rest�e un instant en suspens dans une extase d�licieusement profane, nous ensorcelle et nous fait go�ter aux enfers polymorphes de l’enfance�: tous deux tissent sur la sc�ne avec intelligence et brio un des plus beaux textes d’Arno Schmidt. Qu’ils en soient remerci�s.
Miroirs noirs au MC 93 de Bobigny du 27 novembre au 23 d�cembre 2001.
Mise en sc�ne : Patrick SOMMIER, Adaptation : Patrick Sommier. Texte paru aux Editions Christian Bourgois. Traduction : Claude Riehl. D�cors : Jean-Vincent Puzos et Patrick Sommier. Costumes : Fabienne Varoutsikos. Lumi�re : Jean Vallet. Assistant � la mise en sc�ne: Michel Leblond.
Avec : Yann Collette, Marie Cari�s.
Le spectacle est coproduit par : MC 93 Bobigny, Maison de la Culture d'Amiens, Th��tre des Treize Vents-Montpellier, Th��tre de Nice-Centre Dramatique National-Nice C�te d'Azur, La Rose des Vents-Sc�ne Nationale de Villeneuve d'Ascq.
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Bargfelder Bote. Materialien zum Werk Arno Schmidts. Lfg.255-256.
Avec l'humour qu'on lui conna�t, J�rg Drews nous offre dans les br�ves de ce num�ro de septembre du Messager de Bargfeld un extrait du texte d'Eugen Helml� intitul� Dans le train de nuit pour Lyon (Im Nachtzug nach Lyon, �crit � la m�moire de Georges Perec et publi� en 1993 chez edition plasma, Berlin). Le c�l�bre traducteur de Raymond Queneau, de Georges Perec, de Pierre-Albert Birot et de bien d'autres s'est livr� dans ce r�cit � un lipogramme <en e>, au cours duquel un des personnages "r�cite" le d�but de Kaff, itou Mare Crisium tout en le pr�sentant comme un extrait de Pocahontas. La citation est bien s�r livr�e sans <e>...
Il est aussi question de Kaff dans l'article de Rudi� Schweikert joliment intitul� <<Kaff>>, gifle, cirque, qui ouvre de nouvelles perspectives pour la compr�hension de ce titre � bien des �gards �nigmatique. Sa recherche se tourne vers les Mille et une nuits, le r�cit du Comte de Caylus pour le Cabinet des F�es, Histoire du griffon, et son adaptation par Wieland. On y apprend entre autres que <Kaf> signifie aussi <gifle> en arabe – ce qui n'�tonne gu�re quand on conna�t l'imp�tuosit� de la prose schmidtienne ("caisses furibardes"!) et d�passe peut-�tre la port�e que lui attribue Schweikert qui y voit une allusion aux d�m�l�s de Schmidt avec les �diteurs officiels de Karl May. Le <cirque> du titre de l'article serait une autre acceptation du terme en arabe et d�signerait dans une cosmographie mythologique un immense mur de parois rocheuses entourant le monde et habit� par les djinns. Cette id�e d'<encerclement> se retrouve bel et bien dans nombre de r�cits d'Arno Schmidt et hante son univers sous la forme de crat�res (Kaff), cirques (Enthym�sis, mais l'�le Felsenburg en est un aussi), mondes creux, camps de prisonniers et on pourrait m�me affirmer que sa th�orie des <panoramas> formul�e dans Zettel's Traum rel�ve de cette m�me obsession.
Avec sa Balade dans la biblioth�que de Schmidt, Friedhelm Rathjen publie les premiers r�sultats de son exploration des livres rang�s sur les �tag�res de Bargfeld. L'article nous donne pour ainsi dire les scories de son travail en cours sur les lectures <anglaises> de Schmidt entre 1920 et 1950. Rathjen nous pr�sente donc ici quelques livres en allemand cette fois-ci, dont on sait qu'ils ont �t� acquis avant 1950 et essaie de retrouver des traces de ces lectures dans l'œuvre. Il ne s'agit pas l� des fameux <livres-f�tiches> qui apparaissent r�guli�rement dans les r�cits mais bien souvent de lectures de hasard dues au fait que Schmidt a re�u comme <jeune auteur> de chez Rowohlt les nouveaut�s de cet �diteur. Sachant que l'auteur ne s'est pas priv� de distribuer (ou de vendre ? F.R. parle de "livres jet�s", difficile � croire dans le cas d'un bibliomane notoire !) les nombreuses publications qu'il recevait, Friedhelm Rathjen parie sur le fait que les livres conserv�s dans sa biblioth�que pourrait rec�ler <anguille sous roche>. Lecteur h�ro�que s'il en est, Rathjen se lance dans l'analyse d'ouvrages d'auteurs aussi divers que Richard Katz, Richard A. Bermann, Laurence Housman (Victoria Regina dont on se souvient que le narrateur de Miroirs noirs l'avait offert � Lisa), Baltasar Gracian, James Thurber (cit� dans Calculs II), Bernard Kellermann (un auteur qui reste � d�couvrir en France...avis aux traducteurs !) ainsi qu'une �trange Betty Mac Donald, dont l'ouvrage The Egg and I (!!!) b�n�ficie de l'attention soutenue de notre chercheur. On ne peut pas dire que Schmidt ait fait fl�che de tout bois, comme on aurait pu s'y attendre. Rathjen d�c�le �� & l� quelques <expropriations> dont Schmidt avait le secret, il identifie des passages repiqu�s tels quels ou transform�s et nous voil� tout d'un coup � nouveau plus savants et encore un peu plus �bahis par ce lecteur polymorphe qui s'�tait donn� pour r�gle de "lire syst�matiquement le crayon � la main".
Mais, compar� � la cerise sur le g�teau que nous offre – � nous autres, lecteurs fran�ais –� Rathjen, ce n'est encore rien. En effet, un des chapitres de son article est consacr� au Passe-Muraille de Marcel Aym� ou plus pr�cis�ment � sa traduction allemande parue chez Rowohlt en 1948 sous le titre Der Mann, der durch die Wand gehen konnte und andere pariserische Scheherazaden. � partir d'une information de Josef Huerkamp (A.S. mit seinem Capriccio <Tina oder �ber die Unsterblichkeit>) signalant une note dans le Journal d'Alice Schmidt indiquant qu'Arno avait lu pour sa femme � voix haute ce recueil de nouvelles en novembre 1954, F. Rathjen tente de retrouver des traces de cette lecture – et plus sp�cialement de la nouvelle qui donne son titre au recueil – dans le roman que Schmidt �tait alors en train d'�crire, � savoir Das steinerne Herz (Cœur de pierre). Il entreprend un parall�le prudent entre ces deux textes et y d�couvre � bon droit un certain nombre de motifs communs ou similaires. Cela est d'autant plus convaincant que Schmidt ne se prive pas d'un clin d'œil dans Cœur de pierre o� le titre fran�ais du r�cit appara�t en toutes lettres � propos d'une jambe f�minine sortant de l'arri�re-fond de la vitrine d'un marchand de lingerie. Mais la d�couverte d�cisive selon Rathjen – et on verra qu'on ne pouvait la faire qu'� partir de la traduction allemande – concerne les derni�res lignes du r�cit. Voici d'abord la traduction allemande : "In gewissen Wintern�chen geschieht es, dass der Maler Gen Paul sich mit der Gitarre in die hallende Einsamkeit der Rue Norvins hinauswagt, um den armen Gefangenen mit einem Lied zu tr�sten, und die Kl�nge, die unter seinen erstarrenden H�nden dahinschwinden, dringen wie Silbertropfen des Mondes in das steinerne Herz." On voit que "das steinerne herz" termine dans sa traduction le r�cit de Marcel Aym�; Rathjen signale encore que le myst�rieux "In unserem Wassertropfen" ("Dans notre goutte d'eau") qui inaugure le d�but dragonesque de Cœur de pierre serait susceptible de trouver ici une explication. Tout cela est fort possible, car Schmidt a toujours �prouv� un plaisir fou � jouer avec ses lecteurs. Le fait que le texte original en fran�ais diff�re sensiblement de sa traduction allemande n'enl�ve rien � cette d�couverte et il se peut que le lecteur fran�ais soit du reste plus int�ress� par un autre �l�ment qui a �chapp� � Friedhelm Rathjen. Mais rappelons � pr�sent les derni�res lignes de l'original du Passe-Muraille : "Certaines nuits d'hiver, il arrive que le peintre Gen Paul, d�crochant sa guitare, s'aventure dans la solitude sonore de la rue Norvins pour consoler d'une chanson le pauvre prisonnier, et les notes, envol�es de ses doigts engourdis, p�n�trent au cœur de la pierre comme des gouttes de clair de lune." On remarque qu'il ne s'agit pas de "gouttes d'eau" ou de "gouttes d'argent" ("Silbertropfen") et surtout que le pauvre Garou-Garou Dutilleul, loin d'avoir un "cœur de pierre", (puisqu'il "lamente la fin de sa glorieuse carri�re et le regret de ses amours trop br�ves") est "incorpor�" bien vivant "au cœur de la pierre" (im Herz des Steines). Signalons encore une curiosit� dans l'onomastique, mati�re importante, comme on le sait, pour la critique schmidtienne. On l'a vu, le h�ros du Passe-Muraille s'appelle Dutilleul et s'est donn� un surnom � la Fantomas pour signer ses enthousiasmants cambriolages : Garou-Garou. Le nom du bon petit fonctionnaire, collectionneur de timbres et � cheval sur les principes de l'administration, pourrait se traduire en allemand par Lindemann (voir le r�cit Queues in Vaches en demi-deuil); celui du Passe-Muraille en rupture de ban vient du mot compos� <loup-garou> (Werwolf) qui est en fait un pl�onasme, les deux termes signifiant � l'origine la m�me chose : le loup, der Wolf (le Faune vous salue bien...).
Il se peut cependant que pour certains lecteurs fran�ais, dont nous voyons pointer d'ici les oreilles de faune, l'int�r�t de la d�couverte de Rathjen r�side avant tout dans la figure tr�s r�elle du Pierrot lunaire qui vient consoler Garou-Garou : Gen Paul, peintre montmartrois f�tard estropi�, buveur inv�t�r� chez lequel se r�unissaient Marcel Aym� et tout ce qui comptait sur la Butte � commencer par un certain Louis-Ferdinand C�line qui fit de lui le mauvais g�nie de Normance, la deuxi�me partie de F�erie pour une autre fois. Le nain malfaisant juch� sur le sommet du Moulin de la Galette qui appelle et guide l'aviation anglaise pour qu'elle d�verse ses bombes sur ses anciens amis, c'est lui, Gen Paul. Nous le retrouvons encore dans une autre nouvelle du m�me recueil de Marcel Aym�, La carte, laquelle, comme le signale Josef Huerkamp, pourrait avoir �t� une source d'inspiration pour le Tina d'Arno Schmidt. On ne peut que conseiller la relecture de ce texte, non seulement pour y relever les parall�les frappants avec le r�cit de Tina (bien plus �vidents que dans le cas du Passe-Muraille) mais aussi pour y d�couvrir aux c�t�s du m�me Gen Paul, la figure de C�line en personne. Le furibard �crivain fran�ais n'y est pas vraiment pr�sent� � son avantage, mais ce fut peut-�tre ici pour la premi�re fois qu'Arno Schmidt d�couvrit son nom. Le Voyage au bout de la nuit et Mort � cr�dit avaient d�j� �t� traduits en allemand avant-guerre et ces textes ont �t� repris dans les ann�es cinquante. La question qu'on se pose est bien s�r la suivante : apr�s cette mention furtive, Schmidt a-t-il �t� voir les livres de ce paria d'un peu plus pr�s (somme toute il aurait d�j� pu entendre son nom cit� avant-guerre) et puis a-t-il lu d'autres livres de Marcel Aym�, comme par exemple le tr�s subtil pamphlet intitul� Le confort intellectuel paru en 1949 ? On peut l�gitimement se demander � quoi s'amusent dans nos universit�s les instituts d'allemand, la recherche germanistique fran�aise, sans oublier cette magnifique discipline dans laquelle avait brill� en son temps Robert Minder et qui s'appelle la litt�rature compar�e...
�La Fondation Arno Schmidt � Bargfeld propose une � exposition intitul�e " Schreiben als Handwerk " (c.-�.d. " �crire : un m�tier manuel "). Dix vitrines nous montrent les outils du " tailleur de mots & architecte de la prose " qui servirent � la construction de son " selfmade-world ".
On commence par les instruments d’optique dignes d’un pirate traquant les galions espagnols charg�s de l’or des Incas : longues-vues de divers formats et jumelles ultra-puissantes capables de transformer le moindre brin d’herbe pris entre les tendres orteils d’une lolita allong�e au bord de l’�tang de baignade en arbre de dimensions ant�diluviennes. Leurs pendants, si l’on peut dire : les appareils photos pour les fichiers visuels, dont l’un muni d’un t�l�objectif de paparazzi � la recherche� du scoop du si�cle.
Une autre vitrine rec�le des instruments plus modestes mais destin�es � des courses non moins fi�vreuves : plusieurs loupes sur pied, � manche, loupes � utiliser � plat et un compte-fils ; l’une d’elle, priv�e de son rebord en corne, semble avoir travers� plusieurs guerres : notre flibustier des lettres avait-il une loupe pour chaque �poque ? On s’�tonne apr�s cela de ne pas trouver dans la vitrine suivante le sextant de Long John Silver : le visiteur devra se contenter d’admirer la boussole et les indispensables baro=&=thermom�tres et se rappeler entre autres certain passage de Miroirs noirs dans lequel il aura appris � d�terminer position et date � l’aide d’une simple montre.
D�s apr�s, et comme de juste sur un Satan-Corsaire de cette classe, on passe au chapitre " charpenterie ". C’est certainement l’objet de plus �tonnant de l’exposition, non seulement par sa nature mais aussi et surtout par le nom qu’il porte. Il s’agit d’un " Lesebalken " c.-�.d. d’une " poutre de lecture " ! Cet instrument se pr�sente sous la forme d’un parall�lip�de en bois d’une trentaine de centim�tres de long et d’une hauteur d’� peu pr�s 12 centim�tres, destin� � �tre pos� sur la table et � placer le livre sous lequel on le met dans une position oblique facilitant la lecture. L’objet est dot� de cette inscription tr�s mus�ographique : " Lesebalken (ben�tzt von 1971-77) " sign� " Arno Schmidt ". On voit que J.B. Lindemann fait preuve ici une fois de plus de ses talents de " d�nommeur " ! De la charpenterie on passe tout naturellement � la " menuiserie " (" Malheur � l’homme qui n’a pas regrett� au moins 10 fois dans sa vie de ne pas �tre devenu menuisier ! Ou qui � la vue d’un clou neuf peut se retenir d’imaginer aussit�t le bois app�tissant pr�t � l’emploi et le petit marteau massif!").
Photo Claude Riehl
D�j� � l’entr�e de la grande salle de la Fondation, on avait pu admirer le splendide lutrin qu’Arno Schmidt avait fait r�aliser d’apr�s ses propres plans par un menuisier du village, et qui lui servait � manipuler plus rapidement des livres de grand format;� et dans la derni�re vitrine on verra aussi un bout du bureau en arc de cercle (ou en part de g�teau !) qu’il s’�tait fait fabriquer lors de son installation � Bargfeld (bout de bois �galement dot� d’une inscription explicative de la main de Schmidt). Mais entre-temps, d’autres vitrines nous proposent toutes sortes de bo�tes, un petit meuble � tiroirs, des " plumiers " et des fichiers bien s�r, assembl�s et compartiment�s par l’�crivain lui-m�me avec un savoir-faire qui d�passe le simple bricolage. La bo�te de cigares " Weisse Wolke " (voir Caliban sur Setebos) qui servait de fichier provisoire est aussi de la partie, mais ce genre d’objet simplement r�cup�r� tel quel est plut�t rare.
Photo Claude Riehl
Schmidt pratique bien entendu la r�cup�ration mais mesure, coupe, r�assemble, colle, rajoute des �l�ments pour transformer ce qui �tait destin� � la casse ou � la poubelle en instruments neufs et efficaces aptes � organiser et � mettre en forme. Une d�marche qui par bien des aspects n’est pas sans rappeler sa pratique litt�raire. Chez lui pas de Mont-Blanc ou autres Parker plaqu�s or, pas de papier filigran�, mais des fiches de divers formats, souvent minuscules, des blocs-notes publicitaires, papiers de r�cup�ration, des signets d�coup�s dans des magazines, des crayons effil�s propres � �borgner tous les cyclopes de la litt�rature, des crayons de charpentiers qui ressemblent � ces petits couteaux de jet dont se servent les commandos pour les op�rations sp�ciales, une panoplie de feutres de couleurs et de Stabilos � faire rougir ou jaunir les po�tes-pr�tres sous leur soutane noire et blanche.
� Photos Claude Riehl
Apr�s cette d�bauche de bois et une s�rie de petits instruments de bureau, le visiteur tombe avec stup�faction sur une vitrine contenant DEUX machines � calculer " Commodore " en compagnie de tables de logarithmes manuscrites. On connaissait d�j� cette machine gr�ce � sa reproduction au d�but de Julia ou les Peintures, o� l’insupportable et boutonneux Nino passe son temps � recalculer les tables officielles, mais qu’Arno Schmidt en ait poss�d� DEUX ? ! En les voyant align�es ainsi l’une � c�t� de l’autre � hauteur de chaise, on en vient � se demander avec inqui�tude si Schmidt � la fin de sa vie n'en �tait pas venu au point de calculer DEUX logarithmes � la fois, chaque main agissant ind�pendamment de l'autre ! Quand on sait qu’au m�me moment, il s’occupait principalement de H.P. Lovecraft…brrrr !
Heureusement qu’une vieille Orga-Privat, la premi�re machine � �crire que poss�da notre bic�phale, nous permet de reprendre pied sur terre en m�ditant sur le r�sultat d’une analyse scientifique que vient de publier Suzanne Fischer dans le Bargfelder Bote 253-254 concernant le probl�me de la datation du tapuscrit de Pharos : l’examen des caract�res recoup� avec divers autres �l�ments indiquerait que, contrairement � ce qu’on avait cru jusqu’� pr�sent, Pharos aurait �t� �crit sur une Olivetti ou une Invecta entre 1939 et 1943, ce qui remet sur le tapis l’hypoth�se de Haguenau et la fameuse d�claration de Georg D�sterhenn dans Caliban sur Setebos…
Photo Claude Riehl
De l� on peut passer pour terminer � une vitrine exposant � plat quelques dizaines de fiches de Zettel’s Traum que les lecteurs munis de bons yeux ou de loupes puissantes se feront un plaisir de d�chiffrer. Toutes les vitrines sont munies de courts textes explicatifs et surtout de passages de l'œuvre de l'�crivain se rapportant aux divers objets expos�s. Une tr�s belle s�rie de dix cartes postales avec des photos de Friedrich Forssman est �dit�e � cette occasion.
�Pour visiter l’exposition, on est pri� de prendre rendez-vous en �crivant ou en t�l�phonant � :
Arno Schmidt Stiftung
Unter den Eichen 13
Bargfeld
D-29351 Eldingen
Contact : Bernd Rauschenbach
E-Mail: [email protected]
Telefon : (05148) 920 40
Fax : (05148) 920 41
La commercialisation� de toutes les publications de La Fondation Arno Schmidt va �tre confi�e aux �ditions Suhrkamp. On a en effet appris � l'occasion de La Foire du Livre de Francfort que La Fondation se s�pare des �ditions Haffmans qui assuraient depuis une vingtaine d'ann�es la diffusion des livres d'Arno Schmidt. L'ensemble du catalogue sera donc repris � partir du 1er janvier 2002 par Suhrkamp Vlg. qui compte int�grer plusieurs titres de l'œuvre dans sa fameuse collection <Bibliothek Suhrkamp>.
Le 15, le 16 et le 17 juin, le Bargfelder Bote (Le Messager de Bargfeld) a f�t� avec un peu de retard son 250�me num�ro. Rappelons que ce p�riodique qui para�t 6 fois l’an est indispensable � quiconque s’int�resse de pr�s � l’œuvre d’Arno Schmidt. � l’occasion de ces festivit�s � Bargfeld et d’un int�ressant s�minaire matinal sur Zettel’s Traum dirig� par J�rg Drews, on a pu apprendre quelques nouvelles r�jouissantes quant aux travaux en cours : Friedhelm Rathjen a pr�sent� sa recherche sur les citations anglaises dans la premi�re p�riode de l’œuvre de Schmidt (avant ZT) ainsi que sur les lectures de jeunesse. Heinrich Schwier, l’auteur du livre de commentaires d�taill�s sur Brand’s Haide, intitul�, Lore, Grete & Schmidt, a �voqu� son prochain livre de commentaires sur Miroirs noirs. Doris Pl�schberger de l’universit� de Graz, quant � elle, est en train d’achever sa th�se sur l’esth�tique de Zettel’s Traum. Robert Weninger de l’universit� d’Oxford a encourag� lecteurs & d�chiffreurs � envoyer des comptes rendus de publications r�centes sur Arno Schmidt � son site internet de l’IRAS. Enfin, on a appris avec joie que Bernd Rauschenbach se lan�ait enfin dans l’�criture d’une grande biographie d’Arno Schmidt.
La nouvelle la plus incroyable nous vient une fois de plus d’Am�rique : John Woods qui a traduit toutes les œuvres de fiction d’Arno Schmidt jusqu’� Kaff pour l’�diteur am�ricain Dalkey Archive et vient de publier sa traduction de Schule der Atheisten (L’�cole des ath�es) et un premier volume de dialogues radiophoniques, s’attaque � la traduction en anglais de Zettel’s Traum ! ! ! Il en aurait d�j� traduit les deux premiers livres (sur les huit que compte l’ouvrage).
Rappelons ici les r�f�rences de la traduction anglaise de Die Schule der Atheisten :
Arno Schmidt : The School of Atheists. Translated by John E. Woods. Green Integer (coll. "Masterworks of fiction"), Los Angeles.
ISBN 1-892295-96-2. Broch�, 17,7 x 28 cm, 304 p., $16,95.
Non moins stup�fiante, cette annonce des �ditions S.Fischer (S.Fischer Verlag, Frankfurt am Main) : une �dition � de poche � de ce m�me Zettel’s Traum pour janvier 2002 ! ! L’appellation � de poche � est trompeuse, ou alors il faudrait d�j� avoir des pantalons de clown pour le transporter dans ses fouilles. Il s’agit en fait d’une publication de format 32 x 23 cm sur le papier dont se sert S. Fischer pour sa collection de poche. Publi�e � l’occasion du 50�me anniversaire de cette collection, cette �dition sera, comme la grande, un fac-simil� des 1350 pages du tapuscrit de Schmidt. Prix : 58 Euros ! Comme le tirage sera limit�, mieux vaut r�server un exemplaire d�s maintenant chez votre libraire. Lire Zettel’s Traum dans sa baignoire…
Lire Arno Schmidt en n�erlandais, voici ce que nous propose avec un bel esprit de suite le traducteur et photographe vivant � Paris, Jan H. Mysjkin, aux �ditions perdu � Amsterdam. Pour l’heure sont disponibles : Uit het leven van een faun (1996), Brand’s Heide (1997) et Zwarte spiegels (2000), donc la trilogie des Enfants de Nobodaddy. La revue Yang (mai 1994) a publi� un dossier Arno Schmidt contenant les traductions en n�erlandais de Enthym�sis et de Calculs I & II, le tout agr�ment� d’une introduction par Jan H. Mysjkin. � noter que les trois volumes chez perdu proposent � chaque fois une int�ressante postface du traducteur. Enfin, ce m�me �diteur� a publi� Verhaal op de rug verteld (Histoire racont�e sur le dos) sous la forme d’un tract � l’occasion de son d�m�nagement en 1995. Jan H. Mysjkin est en train de traduire Pocahontas et esp�re pouvoir s’attaquer bient�t � Soir bord� d’or !
Apr�s un grand trou de m�moire qui a dur� plus de quinze ans, le pays de Don Quichotte et Sancho Pansa se souvient enfin d’Arno Schmidt. Julian Rios avait fait publier dans les ann�es 70 & 80, trois traductions en espagnol : La Republica de los Sabios (Minotaurio, Buenos Aires,1973), Momentos de la vida de un fauno (Fundamentos, Madrid, 1978) et El corazon de piedra (Fundamentos, Madrid, 1984). Il avait aussi consacr� un num�ro de sa revue Espiral � notre auteur. Depuis, plus rien. Et voici que vient de para�tre, tout frais tout neuf, une traduction en espagnol de L�viathan et Miroirs noirs : A.Schmidt: Leviat�n / Espejos Negros. Traduci�n de Florian von Hoyer y Guillermo Piro; Ediciones Minotauro, Barcelona 2001. ISBN 84- 450-7352-4
Contact Ediciones Minotauro : fax : 0034 93 487 18 49.
Les �ditions Comp’Act viennent de publier deux livres en �dition bilingue tr�s importants pour quiconque s’int�resse � la gen�se des textes d’Arno Schmidt : Po�sies compl�tes d’August Stramm et Phantasus d’Arno Holz, tous deux traduits par Ren� Radrizzani. Rappelons que Radrizzani nous avait d�j�, entre autres, donn� � lire en fran�ais l’immense trilogie de Hans Henny Jahnn, Le Fleuve sans rives (Jos� Corti) et le Th��tre d’August Stramm (Comp’Act).
������������er august stramm
�������������� sehr verk�rzt hat
�������������� das deutsche Gedicht
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��������������� ihn august stramm
�������������� verk�rzt hat
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�������������� geschw�tzig zu sein
���������������� Ernst Jandl
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� lire & � ne pas lire
"Lorenz Oken 1779 - 1851. Ein politischer Naturphilosoph." Hrsg. von
Olaf Breidbach, Hans-Joachim Fliedner und Klaus Ries. Weimar: Verlag Hermann B�hlaus Nachfolger. 278 Seiten.
Douze �tudes et une bibliographie. Arno Schmidt rend un hommage appuy� � l’�crivain et savant Lorenz Oken dans sa nouvelle Queues, in Vaches en demi-deuil.Ernst Petz: Countdown mit Arno Schmidt (co-starring: Harry Harrison) Mit drei Spurensuchen von Bernd Rauschenbach Assoziatives Gedr�nge. 2001. 303 Seiten (18,5 x 11,3), broschiert DM 28,00
Roswitha M. Jauk: L�ngeres Gedankenspiel und Dystopie. Die Mondfiktion in Arno Schmidts Roman "KAFF auch Mare Crisium" Erlangen: Palm & Enke, 2000. 134S., 28,- DM. ISBN 3-7896-0822-X (Erlanger Studien, Band 122. Hg. von Detlev Leistner und Dietmar Peschel-Rentsch.)
J�rg Drews / Doris Pl�schberger (Herausgeber): "Des Dichters Aug' in feinem Wahnwitz rollend..." Dokumente und Studien zu "Zettel's Traum" . Bargfelder Bote Sonderlieferung. Sammelband mit 21 Beitr�gen. 298 Seiten (21 x 14,8), kartoniert DM 64,00
Michael Manko: Die "Roten F�den" in Zettel's Traum. 2001. 380 Seiten (21 x 14,8), kartoniert DM 78,00
Josef Huerkamp und Georg Meyer-Thurow: "Die Einsamkeit, die Natur und meine Feder, dies ist mein einziger Genuss" Leben und Werk des Schriftstellers und Universit�tsprofessors Christian August Fischer 1771-1829. Nebst einer kritisch kommentierten Bibliographie seiner Schriften. 2001. ca. 400 Seiten (21 x 14,8), kartoniert ca. DM 58,00. (La vie & l’œuvre du cicerone de Schmidt aux enfers de Tina).
La Fondation Arno Schmidt publie un nouveau num�ro de "Hefte zur Forschung" :
Maike Bartl, "Ein erloschener Leuchtturm" / Pharos oder von der Macht der Dichter und die "Methodik des Entkommens" in den Juvenilia. 158 S., 30 DM. ISBN 3-923460-09-0. � commander � l'adresse suivante : [email protected]
Arno Schmidt : Miroirs noirs. Trad. : Claude Riehl. Editions Christian Bourgois, 2001. (R��dition de la traduction parue en 1994).
Arno Schmidt : La R�publique des savants. Trad. : Martine Vallette, avec la collaboration de Jean-Claude H�mery. Editions Christian Bourgois, 2001.
(R��dition de la traduction de 1964. Les lecteurs noteront avec joie que dans <Oeuvres du m�me auteur parues en fran�ais> l'�diteur "omet" de signaler Histoires et Vaches en demi-deuil parus chez Tristram le 15 septembre 2000 ...Ce qui amusera moins, c’est que la compo de cette r��dition se fiche royalement de la c�l�bre “instruction aux typographes” que tout le monde peut lire dans Calculs III d’Arno Schmidt, in Roses & Poireau, p.200 : “Les lignes qui inaugurent les mini-chapitres doivent �tre d�cal�es vers la gauche (de 3 signes au moins!) et en italiques parce qu’elles doivent rendre <l’�lan> (pour le saut) des mots soigneusement s�lectionn�s pour produire le choc initial. La <piq�re> qui pr�c�de l’injection.” Ici, ces fameuses lignes sont d�cal�es vers la droite. On esp�re seulement que l’�diteur de tonton Bill ne poussera pas la bulle avec toutes ces piquouses chourav�es.)
Ludvig Holberg : Le Voyage souterrain de Niels Klim. Trad. : Priscille Ducet. Editions Jos� Corti, 2001.�
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(La premi�re traduction en fran�ais de la traduction danoise, laquelle, para�t-il "fait autorit�", de ce livre-f�tiche d'Arno Schmidt. Pour avoir une version fran�aise de l'original �crit en latin, il faut se reporter � la traduction d'El�azar de Mauvillon dont la derni�re (tr�s belle) �dition remonte � 1949 dans la collection <Voyages imaginaires> aux Editions Stock.)
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Ludovicus Holbergius, historicus Danorum et poeta, natus anno 1684 in Bergen, obiit in Kopenhagen anno 1754.
D'ailleurs quelqu'un a-t-il jamais fait la relation entre la fin de ce roman et l'�pisode comique de Schmidt pr�t � accepter la charge de <bedeau> ou autrement dit de devenir le <marguillier> � Sankt J�rgens pour habiter pr�s de Lilienthal ?
Voici un extrait de la traduction de Mauvillon (C'est Niels Klim qui parle apr�s son retour � la surface de la Terre) :
"Pourtant, comme il s'�coula bien du temps sans qu'il y e�t de rectorat vacant et comme la mis�re me talonnait, je r�solus d'accepter tout ce qu'on m'offrait. Il arriva fort � propos, quelques jours apr�s, que le marguillier de l'�glise de Sainte-Croix mourut. Aussit�t, Monseigneur l'Ev�que se souvint de moi et me nomma � cette charge qui me paraissait ridicule, � moi qui avais �t� souverain de tant de puissants Etats, mais comme ce qui vous rend le plus ridicule et extravagant, c'est la pauvret�, et qu'il n'y a pas de sagesse � m�priser l'eau trouble quand on a soif, j'acceptai l'emploi en question et gr�ce � Dieu, j'y passe doucement ma vie en philosophe." (p.306 de l'�dition Stock).
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